À Floreffe, la grotte de Sprimont ainsi que l'hectare de forêt qui l'entoure s'apprêtent à devenir une réserve naturelle. Ce site, qui portera le nom de réserve naturelle du Préya, bénéficiera ainsi d’un statut renforcé de protection de l’environnement.
Cette décision repose notamment sur la présence d’une espèce rare de chauve-souris : le Grand Rhinolophe. Ce mammifère fragile y trouve refuge pour l’hibernation. Cependant, le site est régulièrement fréquenté par des spéléologues, mais aussi, et c'est là que le bas blesse, par des promeneurs peu respectueux qui ont causé plusieurs dégradations. Le classement en réserve représente donc une opportunité de préserver ce patrimoine tout en permettant des investissements ciblés pour sa valorisation.
Située à Préya, la grotte est un lieu prisé par les membres du club de spéléologie de Floreffe. Patrick Dubois, du Groupe spéléologique de l’Entre-Sambre-et-Meuse, témoigne :
Pour commencer par son aspect didactique, cette grotte est très intéressante. On peut y expliquer les phénomènes souterrains, le respect, bien sûr, de ces phénomènes souterrains, car il ne faut pas commencer par tout arracher. Et puis il y a quelques petits endroits dans la grotte où on peut faire des techniques de ramping.
À l’extérieur, la paroi rocheuse sert aussi de terrain d’exercice pour les techniques de cordage. Ce sont autant d’éléments qui seront désormais intégrés à la nouvelle réserve. Ce classement repose aussi sur l’intérêt géologique du lieu, comme le souligne Thierry Kervyn, du département Agriculture - Ressources naturelles - Environnement au SPW :
La grotte est un des éléments du patrimoine naturel. On voit bien qu'on a au niveau géologique une très belle palette de cristallisations diversifiées qui méritent d'être protégées sur le long terme. On sait qu'en protégeant les chauves-souris, on va protéger aussi d'autres éléments très importants.
Mais la grotte souffre aussi d’un manque de respect : des graffitis à l’intérieur, une grille d’entrée vandalisée, des détritus laissés après des barbecues. Le nouveau statut vise également à mieux encadrer ces comportements. Thierry Kervyn précise :
On aura d'une part des panneaux annonçant la présence d'une réserve naturelle. Donc on compte un petit peu sur le civisme des gens par rapport à ce statut-là pour avoir un meilleur respect du site. Et puis la législation protège un peu plus fort ce site qu'une simple forêt. Donc là aussi, s'il faut intervenir parce qu'il y a des excès, il y a des outils juridiques plus puissants derrière.
Les spéléologues, eux, pourront continuer à fréquenter le site dans le cadre d’une convention spécifique. Leur rôle est jugé précieux :
C'est vraiment un plus d'avoir des spéléologues locaux pour avoir une présence sur place, pour avoir des conseils sur place, pour aider au développement des activités de recherche scientifique qui pourraient se développer. En effet, les locaux connaissent bien le site. C'est extrêmement précieux.
La mise en réserve officielle est prévue pour 2026. Toutefois, les moyens des gardiens de la forêt demeurent limités. Chacun peut donc contribuer à la préservation de ce site exceptionnel, simplement en repartant avec ses déchets.
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