Le changement climatique en cours est trop rapide par rapport à la vitesse de migration des espèces d'arbres. À Gesves, la société forestière de Belgique plante 250 chênes de Slovaquie. Une essence plus résiliante pour affronter ce bouleversement.
Une passerelle d'un hectare située à Gesves, nouvelle terre d'accueil de 250 chênes Cécile de Slovaquie. Ces arbres sont plantés dans le cadre du projet "Migforest". Un projet européen qui favorise la migration assistée, un processus d'adaptation au réchauffement climatique. Maxime Lambinet, chargé de projet “Migforest” à la Société royale forestière de Belgique:
" Les arbres naturellement peuvent migrer via la dispersion des graines et du pollen. Mais c'est un phénomène qui est trop lent par rapport à la vitesse d'évolution du climat que l'on connaît aujourd'hui. Et donc l'idée de la migration assistée, ça va être d'aller chercher dans des régions plus sèches des essences ou des provenances d'essences indigènes plus résiliantes face au climat. On les amène ici pour les planter. L'objectif est clair: accélérer ce phénomène naturel de migration".
Des essences de l'est de l'Europe
À Gesves, la société royale forestière de Belgique a fait le choix d'une essence venue de l'est de l'Europe et non du sud:
"À l'est, on a des climats qui sont plus continentaux, qui sont plus contrastés et donc on a à la fois des étés chauds et secs, mais également encore des hivers assez froids, ce qui permet d'avoir des plantes qui peuvent résister au gel qu'on connaît encore malgré tout chez nous".
Sur le sol argileux seront installés 12 cellules de 25 arbres. À notre grand étonnement, les sujets sont plantés très proches les uns des autres:
"L'idée est d'avoir un mini peuplement pour pouvoir profiter du phénomène naturel de gainage et d'éducation entre les arbres. L'objectif est d'avoir des arbres qui sont très serrés au début ce qui va leur permettre de pousser bien droit et de ne pas développer de trop grosses branches, ce qui serait néfaste pour la qualité du bois. Et puis au fur et à mesure, on va sélectionner les plus beaux arbres jusqu'à en garder qu'un seul par parcelle. Les parcelles sont séparées de 18 mètres pour que chaque chêne restant puisse pousser aisément sur cet hectare sans rentrer en conflit avec les autres".
Un plus pour nos forêts
L'idée du programme "Migforest" est évidemment d'enrichir nos forêts existantes via l'hybridation :
"Enrichir avec une génétique nouvelle qui va permettre de renforcer les forêts et de voir ces arbres se développer en combinaison avec ceux qui existent déjà".
Du côté de la commune, on a accueilli à bras ouverts ce projet soucieux de l'avenir. Arnaud Deflorenne, échevin (écolo) de l'environnement et des forêts:
"C'est une vraie opportunité. C'est un acte responsable et important de pouvoir replanter une forêt. Cela permet aussi d'offrir un nouvel espace de biodiversité. On sait qu'elle est prise à parti pour le moment. Cela peut être intéressant aussi d'un point de vue économique à plus long terme avec la vente de bois qui peut être utile pour les finances communales".
Ce projet européen de migration assistée cible trois pays: la Belgique, la France et l'Allemagne. Son ambition : planter 100 000 arbres d'ici 2028. Des arbres qui, contrairement à nos frênes, nos épicéas ou encore nos chênes, seront plus résiliants face au changement climatique.
Sur le même sujet
Recommandations
Canopéa décerne ses palmes de l'environnement... et son chardon
L'Eco business parc, pour répondre aux besoins des entreprises
Second hand September: la seconde main pour se détourner de la fast fashion
Tri et collecte des textiles usagés : le secteur dans de sales draps
La volte-face de la commune d'Assesse ne passe pas !