Deux entrepreneurs namurois réinventent les obsèques avec des cercueils en carton et des caveaux écologiques favorisant la décomposition naturelle. Une alternative durable et économique pour rendre l’inhumation plus respectueuse de l’environnement.
Dans une entreprise de pompes funèbres de Falisolle, Bertrand Pessleux réfléchit à proposer un nouveau service à ses clients : des cercueils en carton. Ce modèle innovant est conçu par Sepelio, une société fondée par deux Namurois, dont Maxime Ravet, et basée à Mons.
Pour le patron des pompes funèbres Pessleux, ces cercueils présentent avant tout un intérêt pratique pour les communes :
"Donc quand les fossoyeurs font des exhumations et qu'après il y aura une inhumation dans un autre endroit mais pas dans l'ossuaire par exemple. Là, ils ont besoin de cercueils pour pouvoir transporter et inhumer les défunts. Pour le moment, on n'a pas encore assez de recul, donc eu des demandes mais pour des actes techniques. Pour le moment, on n'en encore jamais vendu pour les familles, pour les défunts."
Fabriqué en Alsace, le cercueil arrive à plat, est léger, facilement stockable, muni d’un bac d’étanchéité (non visible sur le modèle d’exposition) et entièrement biodégradable. Il peut supporter un corps d’environ 100 kilos.
Maxime Ravet explique la genèse du projet :
"En Wallonie, plus ou moins 1500 exhumations sont faites par an par les administrations communales. On s'est rendu compte que par corps qu'on exhume, on enlève des corps qui ne sont pas du tout décomposés parce que ces terres ont été données par la noblesse au XVIIIᵉ siècle parce qu'elles n'étaient pas fertiles pour l'agriculture et donc ne le sont pas non plus pour la décomposition des corps. On enlève aussi une moyenne de 60 kilos de déchets par corps exhumés. Donc si on fait le calcul sur les 1500 corps, on avoisine plus ou moins les 100 tonnes de déchets qu'on envoie à l'incinérateur, qui sont dans les sols des cimetières. C'est en partant de ce constat que l'idée a germé de développer quelque chose qui allait décomposer la totalité du corps et du cercueil."
Au-delà des cercueils, Sepelio propose également un module funéraire écologique, un caveau conçu pour accélérer la décomposition du corps.
"Lorsqu'on place le module, on enlève la mauvaise terre polluée des cimetières. On vient placer notre caveau en bois, donc le module funéraire écologique. Il servira pour un, deux, trois corps, on n'a pas de limite vu qu'il est totalement modulable. On vient inhumer les corps dans les cercueils en carton. Le corps, n'aura pas eu de soins de conservation, aura des vêtements en lin ou en coton qui vont être biodégradables aussi. On inhume le corps, on vient mettre une nouvelle terre enrichie avec des bactéries au-dessus du corps qui va aider la décomposition. On vient mettre un tapis de sébum et une stèle en pierre bleue qui identifie la parcelle du défunt. Le tout est fait le jour des funérailles."
Enfin, l’entreprise vient de lancer une urne funéraire biodégradable, prolongeant son engagement écologique jusque dans le dernier adieu. Outre les bénéfices environnementaux, ces innovations pourraient aussi réduire les coûts des funérailles, alors qu’un cercueil traditionnel peut coûter entre 300 et 4 000 euros.
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