À l'occasion de la Journée de l'artisan, le public a pu découvrir des artisans plus passionnés les uns que les autres. Rencontre avec Christian Willems. L'artiste utilise des objets recyclés pour réaliser des sculptures qui racontent des histoires.
Des anciens fers à repasser qui deviennent des pieds de robot, ou des projecteurs qui deviennent des voitures... Christian Willems a l'art de détourner les objets tout en les recyclant. Voici ses secrets de fabricant :
Les sculptures sont antinomiques, les objets viennent de brocantes. Je ne fais pas de plans, c'est juste l'instinct qui me parle. Ici, par exemple, j'ai une visionneuse 8 mm, je mets un ancien appareil photo au-dessus, et des lunettes d'approche, et j'ai la base de la sculpture que je vais faire. Et puis, pour pouvoir faire des jambes, des bras,... j'ai ici toute une série de pièces et d'objets, qui viennent d'appareils démontés, je ne jette rien, et tout est trié. J'ai par exemple ici des pinces de laboratoire pour faire les bras. Et si je fais les jambes, je vais prendre des souliers cuivrés que toutes les familles ont faits pour les enfants. Donc je me sers et j'implémente tous ces objets, qui sont des objets de métiers ou que les grands-parents avaient, etc.
Et le résultat, le voilà : des oeuvres d'art qu'il appelle sculptures, mais qui apparaissent sous différentes formes : des robots de tous types, sortis notamment d'anciennes boîtes de distribution de chewing-gum avec monnayeur, mais aussi des voitures qui pourraient rivaliser avec Mad Max, ou cet avion, pièce maîtresse de sa salle d'exposition. Les objets sont détournés et magnifiés :
C'est une formule que j'emploie assez souvent quand les gens voient mon travail : qui mettrait un aspirateur dans une vitrine ? Absolument personne, sauf moi ! Comme je l'ai fait, l'aspirateur ne va plus être un aspirateur, on va le reconnaître mais il y aura beaucoup d'éléments dedans qui vont rappeler des souvenirs aux gens. Je dirais que mes sculptures, ce sont des petits musées. Il y a des fois 18-20 pièces antinomiques qui forment ma sculpture. Et donc, les gens sont intéressés par l'émotion de tous les matériaux que j'emploie, puisque la spécificité par rapport à mes collègues c'est que je ne soude absolument rien. Ce que je fais ça prend un peu plus de temps, je fore, je taraude, et je visse; et donc ça me permet d'employer tous les matériaux : le cuir, le bakélite, le plastique, le métal bien entendu.
Les sculptures de Christian Willems marquent, intriguent, et plaisent aux visiteurs car elles racontent des histoires :
Ça démarre souvent comme ça, c'est quelque chose qu'ils ont connu, eux : un téléphone quand ils étaient jeunes, ou le grand-père qui avait une lunette d'approche, ou alors un objet plus rare comme un appareil de mesure que moi-même je ne connais pas quand je l'achète, et c'est la personne qui vient voir qui me dit : "Et mais j'ai utilisé ça !". Et donc, moi j'en apprends aussi sur les objets.
Christian Willems n'arrête jamais. Sa prochaine sculpture est déjà dans sa tête. Ce projecteur sera transformé en drone...
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