Taxes, vidéosurveillance... Qu'est-ce qui change à Florennes ?

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Taxes, vidéosurveillance... Qu'est-ce qui change à Florennes ?

Hier soir, au Conseil communal de Florennes, les discussions portaient sur la seconde modification budgétaire de 2025 et les difficultés qui s'annoncent pour boucler le budget 2026 mais aussi sur un projet de construction ou la vidéosurveillance.

Le contexte budgétaire est loin d'être serein dans la commune de Florennes. Soutenue jusqu'ici par le CRAC (Centre Régional d'Aide aux communes), via le plan Oxygène, Florennes va voir ce mécanisme se terminer en 2026.  Si l'on ajoute à cela l'arrivée massive de chômeurs au CPAS, les modifications de financement des zones de secours, etc. Les nouvelles ne sont pas des plus rassurantes. Alors avant de se plonger dans le périlleux exercice du budget 2026, l'heure était, hier, à la seconde modification budgétaire pour 2025. 
 
Un boni de plus de 4.000 euros
La modification budgétaire était l'un des points principaux à l'ordre du jour. Elle permet d'atteindre, à l'exercice propre, un boni de 4 349,72€. Une bonne nouvelle qu'il faut relativiser, selon l'opposition. Grégory Chintinne (AD11) souligne : 

Ce boni est light. Et quand on sait que les aides relatives au CRAC seront terminées en 2026. Il faut prendre des mesures structurelles. On a déjà fait des efforts sur les dépenses de fonctionnement. Mais on tirait déjà le même bilan en décembre, les signaux restent inquiétants. Alors qu'est-ce qu'on prend comme mesures pour avoir un budget équilibré en 2026 ? 

Et Antonin Collinet, le bourgmestre, de lui répondre : 

On va y arriver, mais l'objectif c'est de le faire sans toucher à l'IPP ou au PRI mais aussi sans toucher à l'emploi. On a déjà une politique de non-remplacement, on a fermé un service… Mais on ne veut pas que ça devienne une variable d'ajustement.

Mais alors, on change quoi ? Le bourgmestre compte sur la modification du financement des zones de secours, sur un travail dans les différents services pour réduire, à nouveau, la voilure sur les frais de fonctionnement dès l'an prochain. Mais aussi sur le FERI, un fonds extraordinaire régional d'investissement, qui devrait être mis en place par le Gouvernement wallon. Le point positif de ce fonds, dont les contours ne sont pas encore clairement dessinés, est que l'enveloppe accordée serait à discrétion des communes. Ce qui leur permettra de financer les projets qu'ils jugent nécessaires. Selon le bourgmestre, membre des Engagés : 

Le Gouvernement nous a écouté. Même si on ne connait pas encore le montant, on sait qu'il n'y aura pas d'appel à projets à remplir, rien. Les communes doivent prendre leur destin en main. Et ça va nous permettre de le faire.

Mais il l'annonce, des choix devront être posés pour le budget extraordinaire, il va falloir arbitrer et ne financer que certains projets. Et si cela ne suffisait pas, les autorités seront forcées de toucher aux taxes et redevances et d'augmenter l'IPP et le PRI. Un scénario craint par la majorité. 
 
Taxes et redevances, ce qui ne change pas
 

  • L'IPP (taxe additionnelle à l'impôt sur les personnes physiques) reste fixé à 8,5%
  • Le PRI (taux des centimes additionnels au précompte immobilier) est maintenu à 2.600 centimes additionnels.
  • Les règles relatives à l'occupation du domaine public pour des travaux ou l'organisation d'une manifestation
  • Une prime unique à la petite enfance d'un montant de 50€ est accordée pour chaque enfant de 0 à 2 ans inclus et domicilié dans la commune au moment de la demande. 
  • Le montant de la taxe sur les immeubles inoccupés
  • La taxe sur les enseignes lumineuses
  • Les règles et montants imposés aux forains

Taxes et redevances, ce qui change
 

  • Une taxe de séjour fait son apparition. Elle concerne les gîtes et hébergements touristiques. Elle sera liée au nombre de lits disponibles et s'élèvera à 40€. Une exonération de 50% de cette taxe sera appliquée sur demande, si le logement est certifié par le CGT, le Code wallon du tourisme. Un travail de recensement sera effectué en 2026, cela mènera peut-être à une redéfinition de certaines termes, que l'opposition Écolo souhaitait clarifier.
  • Le taux de la taxe sur les secondes résidences augmente de 400 à 450€
  • Une taxe apparait pour les cercueils en polyester, elle est de 125€ par cercueil. 
  • La taxe sur les night shops passe de 21,50 à 25€/m², avec un plafond fixé à 3 350€. Et pour les commerces de moins de 50m², le taux passe de 800 à 1000€.
  • Les panneaux d'affichage seront beaucoup plus taxés, passant de 0,075€/dm² à 0,10€/dm²

Le PST annoncé en début de législature en retard
A la suite de la présentation de ces diverses taxes, votées pour la majorité à l'unanimité, le conseiller communal Écolo, Justin Debroux s'est étonné de l'absence d'un PST, plan stratégique transversal à Florennes. Alors que la majorité avait annoncé sa présentation dans les 9 mois qui suivraient la mise en place du Collège. Le bourgmestre a reconnu ce retard, mais le justifie par toutes les modifications en cours dans les différents niveaux de pouvoir qui ont des impacts sur les objectifs et le fonctionnement d'une commune. Antonin Collinet annonce qu'il aimerait pouvoir le présenter en 2025 mais qu'il souhaiterait d'abord avoir plus d'informations. Pour lui, comme pour Justin Debroux, ce plan est une ligne de conduite très importante pour une commune.
 
La vidéosurveillance, un outil nécessaire ?
Des caméras de vidéosurveillance seront installées sur la place de la Chapelle, en face de la Salle Saint-Pierre et au coeur du Parc des Ducs. Les aspects techniques sont pour le moment discutés avec le zone de police. Malgré les peurs ressenties par certains riverains et le sentiment de contrôle imposé par la commune, le bourgmestre l'assure :

Ce n'est pas une volonté de surveillance de l'espace public, mais vu les montants engagés et le fait que les dégradations arrivent vite, on n'a pas d'autre choix, on en a besoin.

17 maisons rue de la Petterie à Morialmé ? C'est non. 
Un projet de création de 17 maisons unifamiliales dans la rue de la Petterie à Morialmé était à l'enquête publique. Pas pour ce dossier en lui-même, mais pour la création d'une voirie communale qui permettrait l'accès à ce lotissement. Elle s'est terminée le 2 septembre 2025. Après avoir pris connaissances des 6 réclamations, dont une pétition signée par 258 habitants, le Collège s'est positionné. Et c'est non. 
 
Parmi les raisons évoquées : 

  • Le mur d'enceinte du château voisin, déjà fragile, qui le serait encore plus suite aux travaux nécessaires pour créer cette voirie
  • L'augmentation du trafic et de l'insécurité routière
  • L'atteinte au caractère rural de Morialmé
  • La disparation d'un poumon vert devenu un lieu de rencontres et de jeux fréquenté par les plus jeunes
  • La cohabitation avec une exploitation agricole

Le Collège n'exclue, par contre, pas la possibilité, et même la nécessité, d'urbaniser cet espace à terme. Mais ses membres tiennent à ce que le projet adopté ne soit pas néfaste pour le vivre-ensemble du village.


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