Une deuxième manifestation s’est tenue à Namur après le décès d’Adama Conde lors d’une intervention policière. Environ 200 personnes ont dénoncé, selon eux, un usage disproportionné de la force et réclamé que toute la lumière soit faite sur les faits.
Une nouvelle mobilisation citoyenne a eu lieu à Namur à la suite du décès d’Adama Conde, survenu dimanche soir lors d’une intervention de la police namuroise. Les manifestants, choqués par les images diffusées sur les réseaux sociaux, dénoncent un usage qu’ils jugent excessif des armes à feu et demandent que justice soit rendue.
À l’arrivée des journalistes, seule une vingtaine de personnes étaient présentes devant la maison communale. Le rassemblement a toutefois rapidement pris de l’ampleur pour atteindre environ 200 participants, avant une marche dans les rues du centre-ville.
Parmi eux, Patience, une manifestante, exprime ses interrogations et sa colère :
" Je suis ici pour demander la justice pour Adama. Comme tous les habitants de la Belgique, j'ai vu les images. Au delà du fait que Adamo était vu comme une personne dangereuse. Au delà du fait qu'on le décrit comme une personne portant une arme, on veut savoir pourquoi, au moment où Adamo avait soit disant cette arme, on n'arrive pas la voir sur les vidéos qu'on possède ? Pourquoi à ce moment là, ils n'ont pas tiré sur Adamo ? Pourquoi Adamo a eu deux balles dans le dos ? Pourquoi Adamo continue à se faire frapper une fois qu'il est au sol ? Une action en justice est en cours. On est tous partie civile, sa compagne est partie civile, sa famille est partie civile."
Selon le procureur du Roi de Namur, Adama Conde, 34 ans, aurait fait preuve d’agressivité envers les policiers. Ces derniers auraient d’abord tenté de le maîtriser à l’aide de gaz lacrymogènes avant de faire usage de leur arme à feu. Le parquet indique également que la victime était suspectée d’être en possession d’un couteau au moment de l'altercation. Or, sur les vidéos largement relayées en ligne, l’objet visible semble être un téléphone portable.
Cette contradiction alimente le sentiment d’injustice parmi les manifestants. Simon Ondo, également présent, dénonce la version officielle :
" Quand le procureur a fait la conférence de presse, il a dit qu'Adama avait un couteau, mais toutes les vidéos qu'on voit montrent très bien que c'est un téléphone. Je n'ai pas peur de le dire, si c'était un blanc, ils n'auraient pas tirer. Ils l'auraient maîtrisé car il y a plusieurs façons de maitriser une personne. Il y a des tazer et autres. Á aucun moment ils ne lui disent de s'arrêter, il ne lui ont pas sommé de s'arrêter. Ils ont juste tiré, ils l'ont abattu comme un chien et ce n'est pas normal."
Après la manifestation, le cortège s’est rendu devant l’hôtel de police puis dans le tunnel où le drame s’est produit. Quelques poubelles ont été endommagées et des pétards lancés, sans qu’aucun affrontement ne soit signalé au moment où nous quittons les lieux.
Une nouvelle manifestation est annoncée ce samedi à 13 heures, au départ du tunnel, derrière la gare, où Adama Conde a perdu la vie. L’enquête judiciaire, toujours en cours, pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant de livrer ses conclusions. Une enquête de la police des police est aussi en cours.
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