Le conseil communal de Sambreville a décidé d’abandonner deux des trois nouvelles implantations de crèches initialement prévues. La majorité invoque des contraintes financières, l’opposition dénonce un renoncement préjudiciable aux familles.
La position de la majorité
Le bourgmestre Olivier Bordon (Ensemble) met en avant un accès plus restreint au crédit et des investissements hérités qui pèsent sur la dette :
Malheureusement, les banques ne suivent plus les villes comme avant. Là où on pouvait encore espérer, lors de la dernière législature, jusqu'à 35 millions d'euros, aujourd'hui, on peut espérer, si tout va bien, entre 3,5 et 4 millions annuellement. Et donc forcément, des choix politiques doivent être faits. Et ici, à Sambreville, on nous attend à tous les niveaux, que ce soit pour la réouverture de la piscine, les voiries, le réaménagement des places dans le centre-ville de Tamines, les bâtiments du CPAS qui doivent être également envisagés. Et donc tout ça a un coût et on ne pourra pas mener toutes ces politiques de front.
Il répond aussi aux critiques sur un prétendu abandon du combat :
C'est facile de dire qu'aujourd'hui on abandonne. Parce que lorsqu'on est arrivé ici, à la table du Conseil, nous ne sommes pas partis d'une page blanche. On a hérité réellement des intérêts des investissements précédents. Donc ça alourdit la dette. Et aujourd'hui, malheureusement, suite à cette dette importante, nous ne pouvons plus disposer d'enveloppes suffisantes pour mener à bien toutes les politiques.
L’opposition dénonce un renoncement
Le chef de groupe Jean-Charles Luperto (PS) estime que les moyens existent et que la majorité reprend et adapte des projets déjà budgétisés lors de l'ancienne mandature :
Ce sont exactement les choix qu'on avait fait, parce qu'il ne font jamais que reprendre les projets qui étaient dans les cartons et budgétisés et pour lesquels nous étions allés chercher des moyens à l'Europe. Nous étions allés chercher des moyens pour les crèches, 4 millions sur les 8,5 millions, même s'il y a eu des augmentations avec les coûts des matériaux. Nous sommes allés chercher 25 millions pour le centre de Tamines. Donc les moyens, ils les ont. Ils sont là. Et donc je pense qu'on essaye simplement de crier au loup pour endormir le citoyen électeur et lui dire qu'on n'a pas le choix. Et j'ai l'impression que ça ressemble fort à ce qu'on nous sert comme soupe un peu froide et amère au fédéral.
Sur l’impact concret, l’opposition évoque un sacrifice pour les familles de Sambreville :
J'ai le sentiment qu'on se couche en quelque sorte avant même d'avoir essayé de combattre. Et on renonce à deux projets de crèches pour finalement alléger les finances locales.
Un conseil communal tendu autour du droit de réplique
Le débat a conduit à la sortie prématurée du groupe socialiste de la salle du Conseil, sur fond d’interprétation du règlement d’ordre intérieur (ROI) et du droit de réplique.
Jean-Charles Luperto défend le principe selon lequel le dernier mot échoit à l’assemblée :
Il est d'usage constant que le dernier mot revienne à l'assemblée, dans une assemblée démocratique. Le dernier mot ne peut pas être au gouvernement puisque le gouvernement déroule sa vérité sans possibilité de contradiction. C'est l'essence même d'un fonctionnement démocratique. Je sais que la confrontation des points de vue est inconfortable, mais en démocratie, c'est comme ça que les choses fonctionnent. Et donc si lui déroule sa vérité, l'opposition doit pouvoir lui répondre. Et nous avons une vérité toute autre.
Une lecture qui diffère de celle du bourgmestre Olivier Bordon :
Dans le ROI, chaque membre du conseil a la possibilité de s'exprimer deux fois et ça on le sait depuis notre arrivée ici à la table du Conseil. Je sais que l'opposition, ici on parle de la famille politique socialiste, ne se résume pas à une seule personne. Ils sont nombreux autour de la table, à eux de pouvoir se répartir les répliques pour qu'ils puissent avoir alors l'ensemble des interventions qu'ils souhaitent.
Et maintenant ?
La majorité comme l’opposition s'apprêtent à vivre une suite de mandature sous tension. Les divergences devraient se cristalliser à nouveau, notamment lors du prochain débat budgétaire à venir.
Article réalisé avec l'appui d'outils d’intelligence artificielle (ChatGPT 5) et vérifié par un.e journaliste.
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