Le musée de la fraise souffle cette année ses cinquante bougies. Créé à l’origine pour retracer la vie paysanne et citadine de la région wépionnaise, il s’est peu à peu spécialisé dans la fraise à partir de 2017.
Depuis un demi-siècle, la fraise est à l’honneur dans ce musée situé au cœur de Wépion. Dans chaque salle, elle raconte une histoire, proche ou lointaine, témoignant de son évolution et de son enracinement local. Éva de Grave, responsable de l’accueil et de l’animation pédagogique, explique :
Au XVIᵉ siècle, l'explorateur Jacques Cartier est parti au Canada et il a découvert le long de l'eau des fraises d'un rouge vif. Il va d'abord d'ailleurs l'appeler l'écarlate de Virginie.
Par un heureux hasard botanique, cette fraise américaine a fécondé, deux siècles plus tard, une variété chilienne. De cette union est née la fraise à gros fruits que nous consommons aujourd’hui.
Et donc ces fraises américaines ont été introduites en Belgique. D'abord à Liège en 1860 et en 1880 à Wépion. Ce n'étaient pas des champs à proprement parler. C'était plutôt les villageois qui possédaient un petit lopin de terre dans leur jardin et qu'ils cultivaient.
L’histoire de la fraise de Wépion est étroitement liée à celle des villas mosanes, témoins de la Belle époque, nichées le long de la Meuse.
On propose des visites à pied et en bateau de ces villas. Les propriétaires de ces villas mosanes étaient notamment des bourgeois qui venaient ici en villégiature et qui ont fait la promotion de notre bonne fraise de Wépion en Belgique et à l'étranger.
Contrairement aux idées reçues, la fraise de Wépion n’est pas une variété en soi, mais une fraise commune qui a su tirer parti d’une campagne marketing efficace, dont l’impact perdure encore aujourd’hui. Elle est si profondément ancrée dans le paysage local qu’on la retrouve jusque dans l’ancienne maison communale.
C'est un vitrail qui date de 1963 de la maison communale de Wépion, située juste à côté du musée. On y retrouve des symboles de Wépion, notamment la cueilleuse de fraises avec des porte-en-ville et le renard qui est un symbole récurrent à Wépion. Car Wépion vient du latin Vulpes qui signifie renard. Au-dessus, nous avons aussi le domaine de la Marlagne, qui est un ancien domaine des Carmes.
En plus des expositions, le musée propose également un jardin des petits fruits, ouvert aux visiteurs, prolongeant l’expérience sensorielle et éducative autour de la fraise. Un demi-siècle d’histoire locale, de traditions agricoles et de douceurs fruitées à (re)découvrir au musée de la fraise de Wépion.
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