85% de l'agneau consommé chez nous est importé. Pourtant, les éleveurs wallons travaillent au quotidien pour nous offrir une viande locale de qualité. Cet automne, l'offre est trop importante. En cause, la FCO qui a touché les troupeaux en 2024.
Les éleveurs en gardent un souvenir amer : en 2024, la FCO, la fièvre catarrhale ovine s'invite dans les troupeaux, en décimant certains. 23 000 moutons ont été touchés en Belgique. Et malgré un appui financier de l'état, les conséquences restent bien visibles aujourd'hui. C'est le cas chez Marc Remy, éleveur à Sart-Saint-Laurent.
Les béliers ont été stériles pendant au moins deux mois et les naissances ont été décalées de deux ou trois mois. Donc on a eu moins d'agneaux pour le printemps. Pourtant c'est la meilleure période : Pâques et les grandes vacances. Et là on a un peu été décalés et on se retrouve avec beaucoup d'animaux sur le marché en même temps.
Et pas assez de clients pour les consommer. Il faut dire qu'un Belge n'en mange en moyenne que quatre fois par an.
Au mois de septembre, c'est la rentrée des classes. Je pense que c'est un peu difficile pour tout le monde. Et comme la viande d'agneau est une viande assez festive, elle est un peu plus onéreuse que d'autres viandes... C'est plus compliqué pour l'instant.
Par chance, le troupeau de Marc Remy a évité le pire en 2024, il faut dire que la FCO, il connaît.
En 2007-2008, on avait été très touchés. Cette année-là, c'est la première crise de fièvre catarrhale ovine. On avait perdu 60 brebis. Et ça, ça reste en mémoire. Alors dès que le vaccin a été disponible l'année dernière, au mois de juin, on a vacciné. Et on a perdu entre 10 et 20 brebis. C'est toujours de trop, forcément, mais c'était plus raisonnable que l'autre fois.
Ce qui devrait lui permettre de garder la tête hors de l'eau. Et de continuer à proposer la viande ovine bio qu'il produit au quotidien. Après avoir repris la ferme familiale en 1995, Marc Remy fait aujourd'hui partie de la cinquantaine d'éleveurs professionnels wallons qui en tirent leur revenu principal. Un chiffre bas, qui interpelle, d'autant que 85% de la viande ovine consommée chez nous est importée de Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni ou d'Irlande.
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