Assesse a accueilli, un événement inédit : 800 professionnels se sont réunis pour découvrir des alternatives à l'utilisation intensive des pesticides.
La ferme hôte, engagée depuis sept ans dans une démarche de réduction des intrants chimiques, a présenté les résultats obtenus avec les produits d’une entreprise bretonne spécialisée : TMCE. Arnaud Dubois, exploitant à Assesse, partage son expérience :
"Nous avons de la terre où il n'y a pas de TMS, elle a sédimenté, elle est devenue toute dure, ça ne s'effrite pas. Vous devez la frapper pour qu'elle s'effrite. Par contre ici, avec un petit peu de TMS, la terre est tout à fait friable. Avant, on pendait ces terres 'mortes' sur la parcelle, on allait reboucher des trous, on les mettait sur des sortes des têtes de roches aussi, pour essayer d'éviter de les retoucher l'année d'après. Maintenant on les laisse sur place, on passe un petit coup de TMS dessus et la terre on la ressème."
Le changement passe autant par les produits que par les pratiques. Gaetan Dubois précise :
"On veut diminuer les intrants chimiques, que ce soit au niveau phyto ou au niveau des engrais, mais aussi augmenter notre biodiversité du sol. Nous voulons augmenter tout ce qui est bactéries, champignons, insectes. Maintenant, il n'y a pas que les produits, il y a aussi le concept. Donc le concept c'est quoi ? C'est ramener de l'agronomie au niveau du sol. C'est donc travailler moins nos sols pour favoriser et augmenter la biodiversité de nos sols notamment avec une meilleure gestion des matières organiques."
La technique mise en avant par TMCE, vise à favoriser la vie du sol. Elle a été testée avec succès pendant 15 ans au centre de recherche agronomique de Gembloux. Fabien Maitrepierre, directeur technique et commercial de l’entreprise TMCE, insiste sur le changement de paradigme que cela implique :
"C'est une démarche qu'on n'apprend pas forcément pendant ses études. Nous avons une approche qui peut parfois perturber, par exemple l'absence de phosphore minéral dans la fertilisation, la diminution de certains engrais et le fait de ne plus utiliser certaines molécules, ça peut perturber et en fait ça demande aux agriculteurs d'apprendre au fur et à mesure. Il y a un gros travail pédagogique pour qu'ils voient le fonctionnement des produits, voient les effets, puis ensuite ils enclenchent une démarche de plus en plus vertueuse."
La commune d’Assesse se félicite de cette initiative. Xavier Mullens, échevin de l’agriculture, souligne l’ouverture voulue vers les citoyens :
"La société a accepté qu'on organise une rencontre citoyenne après la journée destinée aux professionnels où différents ateliers seront organisés. Le but est de montrer que les clichés des agriculteurs qui pulvérisent et qui polluent, on en est loin. Que ce soit en agriculture biologique, mais également dans l'agriculture conventionnelle."
Outre les démonstrations techniques, ces journées ont permis de riches échanges entre professionnels du secteur. Une dynamique qui, espèrent les organisateurs, se poursuivra bien au-delà de ces deux jours.
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