Bientôt une ferme bio et collective à Bouge

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En 2022, la Ville de Namur avait acquis 10 ha de terres agricoles à Bouge en vue d'y développer un projet agricole durable et local. Ce projet est aujourd'hui en bonne voie. Cinq jeunes paysans sont prêts à se lancer, et une levée de fonds est en cours.


Ils sont cinq paysans motivés et nous reçoivent en plein milieu d'un champ à Bouge pour nous présenter leur projet de ferme collective. Tous ont une petite expérience agricole à Namur, Mazy et Bruxelles. Mais d'ici quelques mois, ils s'installeront dans la toute nouvelle ferme du Grand feu.
Située rue de la Poteresse, sur dix hectares de terre concédés par la ville de Namur, cette future ferme sera basée sur un projet collectif et non sur le modèle du cadre familial traditionnel. Quatre activités y seront développées : du maraîchage, de l'élevage de chèvres et de brebis, un élevage de poules pondeuses et une tisanerie. Les cinq producteurs de ce projet cherchaient des terres depuis plusieurs années, comme nous l'explique Barbara Garbarczyk, maraîchère et fondatrice du projet.

Ça faisait effectivement quatre ans qu'on cherchait un terrain. C'est une belle opportunité ici grâce à la Ville, aux pouvoirs publics. Ils se mouillent aussi un peu pour pour  permettre à des jeunes, à des nouvelles personnes de s'installer, sachant qu'il y a beaucoup de fermes qui disparaissent, qui n'ont pas de repreneur. Et donc il y a un phénomène qui fait que les fermes sont de plus en plus grandes et qu'il y a de moins en moins de nouvelles personnes qui s'installent. Or la population agricole est vieillissante. Il faut ce renouvellement générationnel si on veut assurer une certaine souveraineté alimentaire.

Un tel projet, même s'il bénéficie de terres appartenant à la ville, nécessite un investissement important : 670 000€ au total. 
L'argent viendra de plusieurs sources : les fonds propres des cinq agriculteurs, des subsides, un emprunt bancaire et une grande levée de fonds citoyenne qui est déjà en cours. Robin Van Leeckwyck, maraîcher et co-fondateur de la ferme, nous éclaire :

C'est une sorte d'appel à l'épargne des particuliers qui généralement dort sur les comptes en banque. Donc on espère que des personnes puissent être sensibles au projet qu'on veut mener et se disent "Ok, je vais investir des parts." Donc les parts sont à 150 € et n'importe qui peut prendre une part dans la coopérative pour soutenir ce projet.

Le défi est immense puisque la levée de fonds vise une somme de 215 000 €. Mais l'équipe y croit.
Afin de réduire les coûts de personnel, la ferme fonctionnera en auto-cueillette, ce qui permettra aussi de tisser des liens avec la population, comme le précise Florence Van Damme, éleveuse et co-fondatrice de la ferme du Grand feu.

On veut vraiment faire vivre la ferme. On veut aussi, par notre mode de production, par l'auto cueillette et l'accès en libre service de nos produits, que nos consommateurs et consommatrices comprennent et viennent à la rencontre des fermiers, des paysans et des paysannes que nous sommes.

L'équipe a prévu plusieurs événements et rencontres pour faire largement connaître le projet. 
Toutes les infos sont sur le site www.lafermedugrandfeu.be
 


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