Ce dimanche, tous les amoureux d'histoire et de patrimoine se sont retrouvés au château de Gesves pour une visite guidée. Il s'agissait d'une ouverture exceptionnelle car le site est d'ordinaire fermé au public.
Il y avait une affluence inhabituelle ce dimanche au château de Gesves. La visite organisée par l'ASBL Archéolo-J avait attiré bon nombre de Gesvois curieux de pénétrer dans ce domaine privé exceptionnel.
Quelques réactions collectées parmi les visiteurs :
On est venu pour voir le château parce qu'on ne peut jamais le voir et pour comprendre ce qu'il y avait avant.
Je ne suis jamais rentrée, en tout cas dans l'enceinte. On passe toujours devant, mais non, je ne suis jamais rentrée.
Je saisis l'opportunité de venir dans le parc parce que nous avons été privés de ce parc pendant trop longtemps.
Il est vrai que la bataille juridique qui a suivi le décès du dernier propriétaire, le Baron Houtart, avait quelque peu figé les lieux depuis 2018. Mais aujourd'hui, la justice a confirmé la Fondation Roi Baudouin comme bénéficiaire du legs et le domaine peut enfin s'ouvrir à la vie communautaire de Gesves. Depuis cette année, le site a donc été en partie confié à l'association Archéolo-J qui y mène des fouilles afin de mieux connaître l'histoire des lieux.
Une histoire riche qui remonte au XIVᵉ siècle, comme nous l'explique Arthur Heimann, archéologue-animateur à l'ASBL Archéolo-J :
Le château de Gesves, ici, a été fondé en 1335. Il a d'abord été construit en tant que tour donjon isolée. Ensuite, on va avoir une maison en 1677 qui est un peu une maison bourgeoise typique de l'époque, avant d'être à nouveau modifiée et remodelée pour devenir ce château néogothique en 1860.
La visite est interactive et s'adresse aussi bien aux petits qu'aux grands. Car l'objectif d'Archéolo-J est de sensibiliser le public et surtout les jeunes à l'archéologie et au patrimoine.
Sophie Lefert, archéologue-animatrice à l'ASBL Archéolo-J, affiche un large sourire vu le succès de cette visite :
Et nous, on est toujours très, très contents quand les gens viennent voir. Comme je dis : "un archéologue, il n'est pas là pour travailler uniquement à sa recherche". Si on ne travaille qu'entre nous, et bien, l'objectif, il est un peu perdu vu que l'objectif de l'archéologue, c'est quand même de transmettre le savoir aux gens, de transmettre leur histoire. Et ici, on était très très, très contents d'ouvrir le site et de voir que le public était très content et très curieux de venir découvrir nos fouilles.
Les fouilles entamées sur ce site visent à mieux connaître l'origine du château et se concentrent actuellement sur une aile du XIVᵉ siècle aujourd'hui disparue. Le chantier a un objectif bien précis, souligne Arthur Heimann :
On commence à connaître assez bien l'histoire des villes, des centres urbains, beaucoup plus fouillés. Mais l'histoire du Condroz et de Gesves notamment, parfois, laisse moins de place aux fouilles. Donc pour nous, l'objectif, c'est s'inscrire sur le temps long et comprendre l'évolution de notre région à l'antiquité et à l'époque moderne.
En plus de leur intérêt scientifique, ces fouilles permettent aussi aux jeunes de mieux appréhender l'archéologie. Des écoles viennent en effet visiter le chantier et, durant l'été, des stages permettent de se confronter directement au métier d'archéologue, soit au château de Gesves, soit à la villa gallo romaine de Montegnet à Havelange.
Sophie Lefert précise :
En général, on a toujours un chantier d'époque gallo romaine et un chantier d'époque médiévale, qui est celui-ci pour le moment, même si on est plutôt dans les temps modernes et l'époque contemporaine. Comme ça, les jeunes qui viennent en stage avec nous en juillet, ils ont l'occasion de voir les spécificités. Parce que les techniques de recherche et d'archéologie, et les structures découvertes, sont fort différentes en fonction des périodes.
La visite de ce dimanche ne sera pas la dernière, rassurez-vous. Pour se tenir au courant des activités organisées par l'association, un site internet : https://archeolo-j.be
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