La Société Archéologique de Namur vient d'annoncer qu'elle allait retirer d'ici un an toutes les oeuvres qu'elle a mises en dépôt au TreMa. Cette décision a été prise suite à la suppression brutale du subside de 100 000 euros de la Province.
Le TreMa serait ainsi privé de 90 % de ses oeuvres. Mais comment en est on arrivé là ?
Ils sont voisins dans les faits, mais en réalité, c'est désormais un fossé qui les sépare. Installé d'un côté de la rue de Fer à Namur, le Tréma est un musée provincial qui présente des œuvres d'art du Moyen-Âge et de la Renaissance namuroise. Située de l'autre côté de la rue, la Société archéologique est la propriétaire d'une grande majorité de ces œuvres.
Et entre ces deux là, le torchon brûle.
La Province vient en effet de supprimer le subside de 100 000 € qu'elle a accordé à la Société Archéologique dans le cadre d'un contrat de gestion qui liait les deux partenaires. Conséquence logique, la Société Archéologique va mettre fin avec regret à la collaboration avec le Musée provincial.
Cédric Visart, président de la Société Archéologique de Namur, s'explique :
C'est manifestement un choix politique où la culture passe au second plan ou même disparaît totalement. C'est un choix politique et donc nous devons le respecter. Mais ça a évidemment des conséquences très pénibles, à la fois pour la Société Archéologique qui perd un important subside. On a dix personnes à payer, donc c'est évidemment difficile pour nous de supporter cela, mais c'est surtout très ennuyeux pour le musée qui va perdre les plus belles œuvres qui s'y trouvent, dont notamment des trésors classés.
Le conflit porte notamment sur la justification de frais de restauration d'œuvres ou sur des mesures de préservation décidées par la Société Archéologique face, selon elle, aux manquements en termes de bonne conservation constatés au Musée.
Aurore Carlier, conservatrice des collections de la Société Archéologique, précise :
Il y a plusieurs problèmes qui sont déjà renseignés depuis de nombreuses années au personnel provincial. Des problèmes d'humidité relative avec des balances et des variations extrêmement importantes, des problèmes de température du même ordre,avec des variations importantes, des infestations de xylophages dans les sculptures sur bois. Et puis on a aussi une oxydation assez grave des pièces d'orfèvrerie qu'il faut absolument stopper pour éviter effectivement une dégradation trop importante du patrimoine.
La Société archéologique se désole de cette rupture, mais a décidé d'ores et déjà de partir à la recherche de nouveaux partenaires pour exposer les chefs d'œuvre qu'elle possède et qui pourraient donc quitter Namur pour rejoindre un autre site, toujours en province de Namur. Cédric Visart :
Ça peut être à travers des expositions, ça peut être à travers des initiatives qui sont prises par les villes. Nous avons déjà une série de pistes qui sont déjà programmées maintenant ou pour lesquelles on sait qu'il y a des partenaires qui sont intéressés parce que ce sont des œuvres de grande valeur qui sont particulièrement rares, qui concernent essentiellement le Namurois. Et donc il y a d'autres partenaires, privés ou publics, qui seraient intéressés pour les montrer.
Que deviendra le Tréma dans cette situation ? Ce que l'on peut déjà dire, c'est que le grand projet d'agrandissement et de modernisation est, semble t il, purement et simplement abandonné.
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