Uber Eats s’est installé à Couvin ce 3 décembre. Une arrivée inattendue dans cette commune rurale peu habituée à la livraison à domicile. Opportunité pour certains, risque pour d’autres, dans un centre-ville déjà fragilisé.
Depuis quelques jours, la plateforme de livraison Uber Eats est officiellement active à Couvin. Une implantation surprenante dans cette commune rurale de 14.000 habitants, peu connue pour la livraison de repas à domicile.
Une arrivée inattendue dans une commune rurale
« Quand j’ai reçu le mail, j’ai été étonné qu’une plateforme comme Uber Eats, qui se lance d’habitude dans les très grandes villes, vienne à Couvin », confie Nicolas Carlier, boulanger au centre-ville. Le commerçant a décidé de tenter l’expérience, sans pour autant abandonner ses propres canaux de livraison via téléphone ou site internet.
"On va permettre aux gens de diversifier leur mode de commande. On n’a pas vraiment peur de la concurrence. Après, on va surtout tester pour voir si les gens accrochent", explique-t-il.
Couvin devient ainsi la neuvième ville wallonne accueillant la plateforme cette année. Un déploiement qui interroge, notamment dans un centre-ville marqué par une forte dévitalisation commerciale, avec près de 30 % de cellules vides.
Des restaurateurs partagés
Côté restauration, l’enthousiasme est loin d’être unanime. Pour certains, le modèle ne correspond tout simplement pas à leur activité.
"Ça peut être une bonne chose pour certains commerces qui ont besoin de se livrer, mais pas pour les restaurants qui font de la vraie restauration. Pas pour moi", tranche Éric Castaner, restaurateur à Couvin.
Même réserve chez plusieurs indépendants, notamment en raison des frais imposés par la plateforme.
29 % de commission et une TVA en hausse
Uber Eats prélève une commission d’environ 29 % sur chaque commande. À cela s’ajoute un autre paramètre important : la TVA sur les plats emportés et livrés passera prochainement de 6 à 12 % en Belgique.
Pour Hugo Wairy, frituriste à Couvin, l’équation est simple :
"On enlève la TVA, la commission, la matière première… il ne reste rien."
Un constat partagé par plusieurs professionnels, qui estiment que la rentabilité devient très incertaine, surtout pour les petites structures.
Un test, malgré les doutes
Malgré ces contraintes, Nicolas Carlier préfère attendre de voir.
"Ils doivent se rémunérer, évidemment. Mais tout dépendra du nombre de commandes. Ce sont des ventes additionnelles. Les frais ne sont pas négligeables, mais pour le lancement, il y a des offres avantageuses. Ça mérite d’être testé."
Des habitudes encore bien ancrées chez les habitants
Du côté des habitants, l’usage des plateformes de livraison reste marginal, surtout chez les générations plus âgées.
"Moi, je préfère préparer à la maison. Et puis j’aime rencontrer les artisans, les commerçants. Se déplacer, c’est aussi l’occasion de voir les gens du village", témoigne un habitant de Couvin.
La livraison devrait se limiter à l’entité de Couvin, dans un rayon de 10 à 15 kilomètres. Une couverture plutôt limitée en zone rurale.
Pourquoi Uber Eats à Couvin ?
En interne, certains évoquent l’implantation récente de la chaîne O’Tacos sur le zoning de la Couvinoise comme un élément déclencheur de l’arrivée d’Uber Eats dans la région. Une hypothèse que la plateforme n’a pas souhaité confirmer.
Sollicité par nos soins, Uber Eats n’a pas répondu à nos questions, malgré les nombreuses interrogations soulevées par cette implantation.
Article retranscrit avec l'appui d'outils d’intelligence artificielle (Transcript d'Adobe Premiere et ChatGPT 4.o) et vérifié par un journaliste.
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