Le conseil communal de Sombreffe a adopté le budget communal pour l’année 2026. Un exercice scruté de près, tant par la majorité que par l’opposition, dans un contexte où les finances locales restent sous pression.
Réuni ce 15 décembre, le conseil communal de Sombreffe a examiné et adopté le budget communal pour l’année 2026. Un exercice scruté de près, tant par la majorité que par l’opposition, dans un contexte où les finances locales restent sous pression. Le verdict est clair : le budget ordinaire est strictement à l’équilibre, tandis que des investissements conséquents sont programmés pour les années à venir.
Le budget ordinaire : faire fonctionner la commune au quotidien
Le budget ordinaire concerne toutes les dépenses et recettes nécessaires au fonctionnement quotidien de la commune : salaires du personnel communal, entretien des bâtiments, gestion des déchets, police, aides sociales ou encore factures d’énergie.
Pour 2026, les recettes et les dépenses s’élèvent chacune à 11.628.380 euros, soit une légère hausse de 0,3 % par rapport à l’année précédente. À l’exercice propre, c’est-à-dire pour l’année 2026 seule, Sombreffe est donc parfaitement à l’équilibre.
Si l’on regarde la situation de manière globale, en tenant compte des années précédentes, la commune affiche :
- 13.493.677 € de recettes
- 12.134.917 € de dépenses, dont 305.000 € destinés au Fonds de réserve extraordinaire (FRE)
Résultat : un boni global de 1.358.759 euros, un matelas financier qui permet à la commune d’aborder l’avenir avec une certaine sérénité.
Personnel communal : stabilité malgré des pertes de subsides
Les dépenses de personnel, qui représentent une part importante du budget communal, sont annoncées comme stabilisées. Le volume d’emploi reste identique et la commune pourra assumer les indexations salariales prévues en mars 2026.
Toutefois, un nuage apparaît à l’horizon : la réduction des subsides APE (Aides à la Promotion de l’Emploi), conséquence de leur non-indexation en 2025. Cela représente une perte de 40.000 euros pour la commune.
Malgré cela, la majorité envisage l’engagement d’un DRH, en raison de deux départs à la retraite, ainsi qu’un renforcement possible des équipes ouvrières.
Le regard de l’opposition
Le groupe Ecolo a salué l’équilibre du budget ordinaire, tout en exprimant plusieurs réserves. En recettes, le parti déplore notamment une augmentation de 90.000 euros liée aux déchets, même si celle-ci découle du mécanisme du « coût-vérité ». Les écologistes regrettent également l’absence de projets éoliens, qui pourraient générer des recettes supplémentaires.
Autre point débattu : les 250.000 euros prévus pour les caméras de surveillance. Ecolo se dit rassuré par le fait qu’il s’agisse de caméras non intrusives, intégrées à un maillage intercommunal de la zone de police, et non d’un dispositif de surveillance généralisée.
Au vote final, tous les conseillers ont approuvé le budget ordinaire, à l’exception de Betty Hainaut, conseillère d’opposition, qui s’est abstenue.
Le budget extraordinaire : investir pour l’avenir
Le budget extraordinaire concerne les investissements : travaux de voiries, bâtiments publics, équipements sportifs ou projets environnementaux.
Pour 2026, ces investissements représentent 6.578.330 euros, financés par :
- 5.111.330 € d’emprunts
- 514.255 € de subsides
- 952.687 € prélevés sur les fonds de réserve
Voiries, sport et environnement au programme
Parmi les principaux projets :
- 1,9 million d’euros pour la réfection des voiries, dont 65.000 euros pour des toilettes publiques
- 680.000 euros pour le sport, la culture et le tourisme
- 325.429 euros pour l’environnement, incluant le tri sélectif, les plantations et la végétalisation des quartiers
Un peu plus de 310.000 euros sont également consacrés à diverses études (aménagement du territoire, égouttage, assainissement de quartiers, administration). Un point qui a surpris Ecolo, s’interrogeant sur leur nombre.
La majorité a justifié ces dépenses : « Sans étude, on ne sait pas exactement ce qu’on peut faire. Mieux vaut étudier avant de se lancer et risquer des coûts bien plus élevés ».
La Ferme d’en Bas : un dossier qui divise
Le dossier de la Ferme d’en Bas a cristallisé les débats. Un budget prévisionnel de 250.000 euros est inscrit, sans décision claire sur une rénovation ou une démolition. Pour Ecolo, cet argent risque de basculer « dans la colonne du gaspillage».
Pour rappel, le site est destiné à accueillir un pôle culturel et associatif. Marc Laloux (groupe Autrement), opposé au projet, s’est étonné de l’attribution récente de marchés publics pour des travaux de toiture et de réfection du mur d’enceinte, pour des montants de 2.178 € TVAC et 41.483,99 €.
L’échevin des Travaux, Pierre Mauyen (groupe IC-MR), a répondu qu’il s’agissait avant tout de sécuriser le site :
« Le bâtiment ne pouvait plus être utilisé et présentait des risques. Le mur pourrait tomber en cas de gel et de pluie. Nous n’avons pas pris ce risque. »
Il a précisé que ces travaux concernent uniquement le mur d’enceinte, qui sera conservé totalement ou en grande partie, quelle que soit l’issue du projet.
L’avenir du site dépendra de l’étude de l’INASEP, attendue dans les mois à venir.
Au vote, toute l’opposition s’est abstenue, tandis que la majorité a approuvé le budget extraordinaire.
Zone de secours Val de Sambre : des finances solides mais un financement inéquitable
Le conseil s’est également penché sur le budget de la zone de secours Val de Sambre, qui regroupe les services de pompiers.
La suppression des agents contractuels APE entraîne une perte de 200.000 euros, mais grâce à une situation financière saine, la zone pourra maintenir le personnel.
Le coût par habitant s’élèvera à 49,30 euros, un montant jugé très compétitif. Selon Marc Gilbert, commandant de la zone, Val de Sambre est l’une des rares zones en positif de la province.
Le bourgmestre de Sombreffe a toutefois pointé un déséquilibre : la zone intervient fréquemment en renfort dans d’autres territoires, sans compensation financière. Autre injustice relevée : la province ne finance Val de Sambre qu’à 17 %, contre 33 % pour Namur, alors même que la zone couvre des secteurs à risques en raison de la présence d’entreprises.
Enfin, Marc Gilbert a rappelé un problème structurel :
« Le fédéral devait financer 50 % des zones de secours. En réalité, il n’en paie qu’environ 10 %. Ce sont les communes qui assument les 80 % restants. »
Avec un budget à l’équilibre, des investissements ciblés et des débats nourris, Sombreffe aborde 2026 avec prudence, tout en maintenant le cap sur ses priorités locales.
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