Ce musée avait dû fermer ses portes assez longuement pour des travaux de rénovation suite à d'importantes inondations en 2021. Depuis quelques jours, il a réouvert avec une toute nouvelle présentation de ses collections consacrées à l'histoire de Jambes.
Sorte de vestige insolent de l'histoire au milieu du parking de l'hypermarché Carrefour à Jambes, le Musée de la Tour d'Anhaive est implanté dans l'ancienne seigneurie du même nom. Un bâtiment qui a été fortement touché par les inondations de juin 2021 lorsque l'eau a envahi les lieux et causé de gros dégâts dans ses structures.
Mathilde Rivière, conservatrice de ce musée, précise :
Et principalement de la partie la plus ancienne qui a été la plus touchée parce que la plus basse sur le site et qui sont donc des fondations de la tour qui date du XIIIᵉ siècle. Donc il a fallu avoir un soin tout à fait particulier pour restaurer ce bâtiment, en traitement des joints, séchage des pierres et autres.
Et donc tout ça nécessite évidemment du temps et des interventions de corps de métier spécifiques.
Après quatre ans de travaux, tout cela n'est aujourd'hui plus qu'un mauvais souvenir pour ce bâtiment classé qui remonte au moins au XIIIᵉ siècle, lorsqu'un prince évêque de Liège s'y installe.
Ça ne veut pas dire qu'elle a été construite au moment où Jean de Flandre est arrivé, mais c'est une première balise chronologique du moins. Donc, en 1280, il emménage ici. Jean de Flandre, juste pour rappeler, il était à la tête de la principauté de Liège et donc c'est une entité politique qui était différente de celle de Namur. Et la frontière, c'était la Meuse.
La tour défensive du Moyen-Âge est alors entourée de douves. Au fur et à mesure des époques, le bâtiment évolue. Au XVᵉ siècle, on ajoute un deuxième étage à la tour qui devient plus confortable et plus décorée.
Il y a par exemple tout un travail qui est fait au niveau du pourtour des cheminées. Ici on a encore une sculpture de, très probablement, la femme du seigneur avec sa belle coiffe. Donc sous ces aspects, ne serait ce que pour regarder ces vieilles pierres, ce musée est très intéressant.
La tour est complétée au fur et à mesure des époques par un corps de logis, puis par une ferme. Puis au XXᵉ siècle, il s'en faut de peu pour que tout soit rasé lors de la construction de la N4, puis celle de l'hypermarché. Sauvé par la Fondation Roi Baudouin, le bâtiment et son musée permettent aujourd'hui de raconter l'histoire de Jambes, une histoire marquée notamment par diverses industries.
A partir du XIXᵉ siècle, on voit que Jambes se métamorphose complètement et entre vraiment dans la mouvance de la révolution industrielle. Et donc on revient sur certains volets dont on a gardé des traces, notamment la céramique, la céramique jamboise, les porcelaines. D'ailleurs, il y a une rue encore à son nom. Et on évoque aussi d'autres établissements qui sont encore connus aujourd'hui, notamment les établissements Materne et Bister, la confiture et la compote et la moutarde avec la moutarde "l'Impériale". C'est aussi l'occasion de revenir sur d'autres volets qui ont disparu aujourd'hui, notamment l'entreprise Finet, donc une entreprise de métallurgie qui a participé à la construction de nombreux ponts ici, notamment le pont de Beez.
Les verreries, les charbonnages, mais aussi le folklore sont encore évoqués dans ce musée qui est ouvert tous les après-midis sauf le lundi.
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