Pour les communes rurales comme La Bruyère, l'établissement du SDC, Shéma de Développement Communal, est un enjeu de taille car il sera l'outil principal pour aménager leur territoire. Un premier pas vient d'être franchi : le diagnostic territorial.
La séance du conseil communal de La Bruyère de ce 27 novembre, a donc été marquée par la présentation de ce diagnostic par deux représentants du BEP.
Le contexte
Le 1er août 2024 entrait en vigueur le Shéma de Développement du Territoire (SDT) fixant la trajectoire de l'aménagement du territoire en Wallonie à l'horizon 2050. Les principaux enjeux visés par la Région sont en réalité de lutter contre l'étalement urbain et de maîtriser l'artificialisation des sols. L'objectif final pour la Wallonie est de préserver son environnement, son économie et son cadre de vie.
Mais ces belles intentions doivent maintenant être aussi adoptées par les communes qui ont des compétences importantes en la matière. La Wallonie a donc chargé les communes de réaliser leur Shéma de Développement Communal (SDC) d'ici le 1er août 2030.
Ce SDC devra en quelque sorte décliner à l'échelle locale le SDT et permettre donc aux 252 communes francophones wallonnes de s'engager sur la voie d'un développement durable, adaptant leur territoire au dérèglement climatique et optimisant leur espace.
Afin d'aider les communes dans cette tâche, la Wallonie a commandé et financé des diagnostics territoriaux pour chaque commune. Ces diagnostics viennent d'être livrés par les 8 agences de développement territorial; en province de Namur, il s'agit du BEP, le Bureau Economique de la Province.
Ces diagnostics offrent un état des lieux, une photographie précise des communes en matière de démographie, d'habitat, d'économie, de mobilité, de services, etc...
Le diagnostic de La Bruyère
Ce diagnostic est un état des lieux factuel, il ne propose pas de pistes d'actions puisque celles-ci seront du ressort du politique.
Voyons dans les grandes lignes ce que nous apprend ce diagnostic.
Au cours des 15 dernières années, La Bruyère a connu une importante croissance démographique : +8% , ce qui est relativement élevé par rapport aux communes limitrophes et à la province de Namur. C'est principalement la part des plus de 65 ans qui a connu une forte hausse (+18,4%). L'âge moyen des habitants a augmenté de 9% pour atteindre actuellement 41,2 ans.
Le revenu médian dans la commune de La Bruyère est égal à 35.051€. Il a connu une augmentation de 57% sur les 15 dernières années. Ce revenu est supérieur de 32,3% au revenu moyen de la Région Wallonne et est supérieur à ceux de ses communes limitrophes. La réputation de commune riche qui colle à la peau de La Bruyère est donc toujours d'actualité !
Le taux d’emploi de la commune de La Bruyère est de 71,1%. Ce qui est supérieur aux moyennes des communes limitrophes, et de la province de Namur ainsi que de la Wallonie. Le taux de chômage à La Bruyère s’élève à 6,1 % parmi lesquels 2,0 % correspondent à un chômage de très longue durée, soit des valeurs plus faibles que toutes les entités de comparaison.
En termes de logement, les maisons de type 4 façades représentent la plus grande part des logements de La Bruyère (67,5%). Cette proportion est supérieure à celle observée en Province de Namur (38,7%) et en Wallonie (29,6%). La part de logements dans des maisons de type accolé y est par contre similaire. Les buildings et immeubles à appartements sont évidemment nettement moins représentés à La Bruyère.
Le prix médian des maisons à La Bruyère est de 305 000 euros, ce qui est largement supérieur à la valeur provinciale (220 000€) et la valeur wallonne (205 000€).
En matière de services et d'équipements, La Bruyère compte un médecin généraliste pour 726 habitants, ce qui est plus avantageux que la moyenne provinciale de un pour 954 habitants et de la moyenne wallonne de un pour 1086.
Par contre, La Bruyère est moins bien lotie pour l'accueil des aînés. Le nombre de lits en MR/MRS à La Bruyère pour 1000 personnes de 80 ans et plus est de 205. C’est plus faible que la moyenne wallonne (267 places).
Le bulletin est meilleur en ce qui concerne l'accueil de la petite enfance puisque 60% des enfants de 0 à 2,5 ans peuvent trouver une place dans une infrastructure présente sur l’entité. Ce taux est le plus élevé parmi les communes limitrophes.
En matière d'étalement urbain, on constate que les logements à La Bruyère ont eu tendance à être majoritairement produits hors des centralités de Rhisnes, Meux et Saint-Denis. Au cours des dernières années, on observe une légère croissance de la construction en centralité, mais on constate encore que plus de 80% des logements sont produits hors des centres de villages. Cette tendance est donc encore très loin de l’objectif wallon de production de 75% des logements à l’intérieur des périmètres des centralités communales.
Bref, la commune de La Bruyère apparaît comme un petit pays de cocagne, où il fait bon vivre et où la qualité de vie est bonne. Mais elle a toutes les caractéristiques aussi d'une commune "dortoir" où la ruralité est souvent mise en danger par l'étalement de l'habitat.
Ce diagnostic, comme ceux de toutes les communes wallonnes, est à consulter dans son intégralité sur le site Open Data Wallonie Bruxelles : https://www.odwb.be/pages/home/
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