Discours sur l'état de la Wallonie : réactions de l'opposition

Première à monter au balcon pour l'opposition,  Christie Morreale. La cheffe de groupe PS au parlement wallon critique le manque de vision de la majorité concernant sa stratégie en terme d'industrialisation : 

"On voit que la géopolitique bouscule aujourd'hui la situation et fait que l'Union européenne veut réindustrialiser. Où en est la Wallonie quand elle veut lancer son plan d'industrialisation ? Elle se positionne où? Dans le secteur pharmaceutique? Dans le secteur de la défense? La Flandre avance avec un plan défense. La Flandre avance avec une politique industrielle qui est claire, avec des objectifs. Et la Wallonie, qui pourtant s'est mis en place avant le gouvernement flamand, n'a toujours pas donné ses lignes de force. C'est inquiétant parce que si on loupe le train, alors on va rentrer dans une spirale très négative. Donc il faut vraiment s'atteler à la tâche".

Coupes budgétaires dans le logement

Le PTB ne manque pas de boulet de canon pour tirer sur la jeune majorité âgée de neuf mois à peine. Germain Mugemangango, député PTB qui siège dans la minorité:

"On constate que le gouvernement wallon a décidé de réduire de 25 % les fonds qui sont alloués au logement public. C'est un véritable problème à trois niveaux. Premier problème, il est social car il y a quand même 45 000 ménages qui attendent un logement public et qui n'arrivent pas à en avoir. C'est un problème aussi au niveau environnemental puisque c'est aussi la garantie d'avoir des logements de qualité dans un bâti wallon qui est vieux. Sur le plan économique, on a un secteur de la construction qui tire la langue depuis trois ou quatre ans. On a une ministre, madame Neven, qui prétend que le secteur de la construction n'est pas capable de faire face à cette demande accrue de logements, ce qui est faux. Il n'a pas été consulté. Or, on sait très bien qu'en terme d'emploi, c'est un secteur qui peut vraiment apporter beaucoup".

Les Verts, quant à eux, parlent de grande régression pour qualifier le programme du gouvernement. Stéphane Hazée, chef du groupe Ecolo au parlement wallon:

"Quand le gouvernement coupe dans les primes à l'isolation alors qu'il avait promis le contraire, quand le gouvernement casse les politiques de la biodiversité, quand il met à mal les politiques du logement, quand il définance les communes ou les associations, quand la ministre de l'agriculture fait une campagne pour les pesticides alors que ce sont des produits dangereux pour la santé, sur l'ensemble de ces enjeux, et je pourrais encore en citer beaucoup d'autres, effectivement, il y a une grande régression qui est en cours et c'est extrêmement inquiétant".

"Les électeurs des Engagés ont été grugés!"

"Les électeurs ont donné un mandat clair à ce gouvernement", entend on souvent dans les rangs de la majorité. Un argument inaudible pour Ecolo, notamment par rapport aux électeurs des Engagés.

"Les Engagés disaient dans leur programme que l'isolation soit financé à 100 % par l'État, 100 %! Et aujourd'hui, on nous dit que la région paie trop, il faut diminuer les primes. Les Engagés parlaient d'un financement supplémentaire pour la biodiversité. Aujourd'hui, je constate que c'est moins d'argent pour la nature!"

Comment le Ministre-Président a considéré ces critiques?  Positivement, si l'on en croit sa réponse après les interventions de l'opposition au perchoir du parlement wallon:  "Toutes vos critiques renforcent notre conviction à avancer pour changer les choses" a réagi Adrien Dolimont. 
 
 
Découvrez ici notre reportage consacré au discours d'Adrien Dolimont.