On a parlé logement au dernier conseil communal de Namur avec la Déclaration de politique du logement. Un constat inquiète: les prix (loyers ou ventes) des appartements et des maisons sont très élevés. Résultat: les jeunes ménages semblent fuir Namur.
À Namur, il n'est pas rare de voir des appartements neufs de 2 ou 3 chambres à vendre pour 200 000, 300 000 voire plus de 500 000 euros. Les annonces immobilières ne manquent pas sur les sites internet. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Très bien. Seulement voilà, il faut avoir les reins solides parce que les prix sont plus élevés à Namur que la moyenne wallonne. Les constats ont été dressés lors du conseil communal. Les propos de Fabian Martin - PS, conseiller communal de l'opposition :
La rue la plus chère de Wallonie se situe à Namur. Il y a aussi une analyse qui est faite sur l'ensemble de l'arrondissement avec des montants qui sont de l'ordre de 20 à 30% de loyers plus chers que le reste de l'arrondissement.
Philippe Noël - Ecolo, également conseiller communal de l'opposition :
On a plusieurs constats. D'abord une inadéquation entre la demande et l'offre. La déclaration politique de logement fait des constats très très clairs : on a une propension très importante à avoir besoin de petits logements, comme des studios ou des appartements une chambre, mais l'offre est totalement différente.
Anne Barzin - MR, échevine de la politique foncière et du logement à Namur :
On a une préoccupation importante à avoir pour les années à venir au niveau de l'hébergement des seniors. D'ici 2040, d'après les estimations qui sont faites, les seniors représenteront une personne sur 4 à vivre sur notre territoire. On a aussi de plus en plus de familles monoparentales et de personnes en situation précarisée.
Autre constat : il y a trop peu de logements à prix modérés ou de logements sociaux. Selon le PTB, il y a 2 400 familles sur la liste d'attente de logements sociaux. L'opposition politique à Namur relève quelques problèmes :
Véronique Léonard - PTB, conseillère communale de l'opposition :
Il n'y a aucun renforcement de la politique de la majorité contre les logements vides. C'est une politique de laisser-aller. Il y a eu des choses qui ont été faites, certes, mais ce n'est pas suffisant. Et puis, c'est "open bar" pour les promoteurs immobiliers : la majorité ne renforce pas sa demande à un promoteur pour qu'il donne plus de parts pour le logement public pour réguler le marché.
Fabian Martin - PS, conseiller communal de l'opposition également :
Le constat, c'est qu'on a construit beaucoup plus de logements privés que de logements publics ces 15 dernières années avec une progression de plus de 5 000 logements privés pour 300 unités pour les logements publics. Donc là, il y a vraiment un déséquilibre majeur qui, en plus, se combine avec une crise du logement aujourd'hui. Des logements inaccessibles qui restent très chers.
De son côté, la majorité se défend. Pour elle, un maximum est fait, mais elle n'a pas toutes les cartes en mains. Anne Barzin à nouveau :
La Ville peut agir à un certain nombre de niveaux, par rapport aux permis d'urbanisme qui sont octroyés, par exemple. On a voulu aussi avoir une politique dynamique et un signal fort avec les charges d'urbanisme et une évolution au niveau de celle-ci. Il faut savoir que, depuis une dizaine d'années, on a le processus "d'engagement logement" qui a permis dans le cadre de plus grands projets immobiliers de mettre à la disposition de l'Agence immobilière sociale (AIS) des logements. On en a eu 115 sur 10 ans.
La majorité MR - Les Engagés dit faire du logement une de ses priorités.
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