La Ville de Couvin a tenu, ce jeudi 30 octobre, son dernier conseil communal avant la présentation du budget 2026. Une séance dense, marquée par une situation financière jugée « inédite ».
Un budget en équilibre… grâce aux provisions
La première modification budgétaire de l’exercice 2025 a été au cœur des débats. Les recettes issues de l’IPP et du précompte immobilier (PRI) ont fortement diminué, de plus de 620.000 €, une première en trente ans selon plusieurs élus. Pour équilibrer le budget, la Ville a dû puiser dans ses provisions à hauteur de 900.753 €.
Malgré cette tension, le service ordinaire se clôture avec un boni de 11.718 €, et le boni général reste positif, à un peu plus de 3,7 millions d’euros. Avec la menace de réforme des points APE, les élus ont unanimement souligné la nécessité de préserver l’emploi communal tout en limitant les nouveaux projets politiques, dans un contexte d’incertitude quant aux futures réformes régionales et fédérales. Le budget complet 2026 sera présenté en janvier.
Camps de jeunesse : un règlement plus strict
Autre point marquant du conseil, la modification du règlement de police encadrant les camps de vacances. Après concertation avec les associations, la police et les propriétaires de terrains, plusieurs ajustements ont été adoptés :
- durée d’agréation réduite de 5 à 3 ans,
- limitation à 100 jeunes par unité,
- distance minimale de 100 m entre camps et de 200 m avec les habitations
- interdiction de feux d’artifice et de consommation d’alcool,
- 8 camps maximum par exploitation agricole,
- interdiction d’implanter un camp dans un rayon de 500 m autour d’un refuge pour animaux.
L’objectif est de mieux répartir les camps sur le territoire et d’éviter les nuisances. Le point a été voté à l'unanimité.
Investissements et marchés publics
Plusieurs dossiers d’investissement ont été validés à l’unanimité, notamment : l’acquisition d’une camionnette pour le service cimetière, la pose de vitrages à l’école de Gonrieux, et l’installation d’un système de climatisation dans le même établissement. Lors de ce point, la conseillère Laurence a plaidé pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur le bâtiment, estimant que « la toiture s’y prête bien et permettrait de réaliser des économies d’énergie ».
Autre projet, la conciergerie sur le site Eiffel, récemment acquis par la commune pour y transférer le service travaux, fait l’objet d’une estimation de 100.000 € de travaux. L’intercommunale ECETIA a proposé une solution « clé sur porte », mais aucune décision n’a encore été prise et aucune étude financière complète n’a été réalisée. Le collège a précisé qu’un financement direct sur fonds propres ou par emprunt communal n’était pas envisageable pour l’instant, et que l’option ECETIA pourrait constituer une solution intéressante, impliquant un loyer annuel ou mensuel.
Fiscalité et taxes
Toutes les taxes communales 2026-2031 ont été reconduites, parfois après discussion. Plusieurs élus ont interrogé le collège sur la méthode de calcul de la taxe sur les piscines privées, basée sur la surface au mètre carré et vérifiée notamment via Google Earth.
La taxe de séjour passera à 90 € par lit pour les hébergements classiques, et de 0,25 € à 1 €/lit pour les mouvements de jeunesse.
Concernant la taxe sur les activités ambulantes, la majorité a évoqué la possibilité de tarifs réduits en hiver ou d’emplacements gratuits ponctuels pour attirer de nouveaux commerçants, tout en rappelant la nécessité de couvrir les frais liés aux placeurs.
Prestation d'un nouveau conseiller pour l'opposition
Le conseil a également été marqué par l’installation d’un nouveau conseiller communal suppléant, Monsieur Pierre FIEVET, en remplacement de Madame Françoise MATHIEUX au sein du groupe de l’opposition "Ici".
Un plan stratégique en période d’incertitude
Enfin, le Plan Stratégique Transversal (PST) a été présenté pour information. Ce document vise à structurer les actions de la commune à moyen et long terme, en intégrant différents secteurs comme la mobilité, l’aménagement du territoire, les services communaux et les projets culturels ou environnementaux. Le collège a souligné que le PST n’est « pas figé » et devra s’adapter aux futures décisions politiques régionales et fédérales, qui pourraient avoir un impact direct sur le budget communal et donc sur la faisabilité des projets envisagés.
Dans l’opposition, plusieurs élus ont rappelé que, malgré son potentiel, le PST reste encore trop théorique. Ils ont pointé le manque de clarté sur les moyens concrets pour atteindre les objectifs et sur le calendrier de mise en œuvre, insistant sur la nécessité d’un suivi rigoureux pour éviter que le plan ne reste un simple document stratégique.
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