Le TreM.a, le musée des arts anciens de Namur, héberge une nouvelle exposition temporaire intitulée "Marche-sur-Meuse". Une exposition proposée par la société archéologique de Namur. Elle est consacrée à l'abbaye Notre-Dame du Vivier, à Marche-les-Dames.
La légende de l'abbaye Notre-Dame du Vivier remonterait aux premières années du XIIᵉ siècle. 39 ou 139 femmes, selon les sources, se seraient retirées à cet endroit après le départ de leurs époux pour la première croisade. Mais les premières traces historiques remontent, elles, au XIIIᵉ siècle : des chartes indiquant qu'une communauté cistercienne s'est établie sur le site. Une communauté qui a marqué durablement de son empreinte l'ordre cistercien.
L'abbaye de Marche-les-Dames a marqué une époque puisque dès le XVᵉ siècle, elles vont se faire entendre très fort puisqu'elles vont être à l'initiative de la réforme des grandes abbayes cisterciennes féminines. L'abbaye va vraiment servir d'exemple dans la principauté de Liège. Et puis, elles vont finalement aussi développer tout leur territoire, plutôt en Principauté que dans le Namurois, en ayant des terres jusqu'à Visé, en passant par Verlaine, Moha, Huy, et d'autres enclaves bien liégeoises.
Marche-sur-Meuse, c'est la nouvelle exposition temporaire de la Société archéologique de Namur, au TreM.a. Une exposition particulièrement riche en pièces et en manuscrits. La collection est impressionnante.
En 1756, l'abbaye va fermer. Les moniales vont partir en exil en Allemagne. Elles vont pouvoir racheter leur abbaye en 1727 et, suite à ce rachat, elles vont y rester. Elles vont finir leurs jours dans l'abbaye mais sans pouvoir renouveler la communauté. La dernière cistercienne va décéder en 1856 et elle va avoir l'intelligence de donner l'abbaye au grand séminaire de Namur.
Et le Grand séminaire va être très attentif à la transmission du patrimoine conservé au sein de l'abbaye, soit en le donnant à certaines associations comme la Société archéologique de Namur, soit, pour certaines pièces, en les mettant en vente.
Certaines de celles-ci sont exceptionnelles de beauté et de conservation. Deux sont d'ailleurs reprises à l'inventaire des Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L'une d'elles est juste derrière nous. C'est la Vierge de Marche-les-Dames et le petit Jésus, qui est une pièce en argent tout à fait exceptionnelle. Ces pièces sont vraiment reconnues comme une identité de Namur et des Namurois au travers d'une production artistique.
Outre l'exposition rue de Fer, la société archéologique va également investir d'autres lieux pour faire vivre la riche histoire de l'abbaye. Aux archives de l'État et dans l'abbaye elle-même.
On propose aussi des déambulations théâtrales. C'est une troupe de jeunes comédiens qui a décidé de se lancer dans l'aventure de la retranscription d'un procès de 1704, intenté par les moniales à leur Mère abbesse elle-même. Donc c'est assez exceptionnel pour l'époque. Et puis on aura aussi des concerts de la chorale Psallentes. Une chorale louvaniste dirigée par Hendrik Vanden Abeele. Elle va proposer la retranscription de chants issus d'un graduel et d'un antiphonaire de l'abbaye, conservés dans les collections de la société archéologique.
Un riche programme dense et varié à découvrir jusqu'au 15 mars 2026.
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