Les habitants s'opposent à la construction d'un nouvel immeuble à appartements dans la rue Bonwez, à l'arrière du parc communal. Le projet, qui émane de la société Wust, ne respecterait pas selon eux le caractère rural de leur quartier.
Nous sommes en plein cœur du village de Rhisnes, juste derrière la maison communale de La Bruyère. Cette parcelle boisée a été rachetée par le promoteur Wust qui projette d'y construire un immeuble de neuf appartements de plus de dix mètres de haut qui va surplomber les habitations unifamiliales voisines. Pour les riverains, ce projet ne respecte pas le caractère rural de leur quartier. C'est ce que nous explique Cédric Mousty, habitant de la rue Bonwez :
Comme vous le voyez, nous sommes dans une petite rue étroite avec toutes des maisons unifamiliales, des jardins privatifs et chacun garde son bien-être et son chez soi. Ici, on va se retrouver dans un projet immobilier qui est clairement un immeuble à appartements qui va constituer neuf logements sur deux étages avec des hauteurs sous pignon qui sont complètement disproportionnées par rapport à la maison qu'on voit ici sur notre gauche, puisqu'on va se retrouver à plus de dix mètres de haut.
Donc les riverains vont se sentir complètement écrasés par ce projet immobilier.
La commune, de son côté, même si elle comprend ces riverains, est assaillie de demandes de promoteurs qui veulent exploiter les parcelles encore libres dans les centres de village. Et elle n'est malheureusement pas toute puissante pour réguler l'urbanisme sur son territoire, comme le précise le bourtgmestre Yves Depas :
On est très, très souvent sollicités par des promoteurs. Plus maintenant qu'avant. Il y a quatre ou cinq promoteurs qui se battent pour le moment pour certaines terres sur La Bruyère. Donc du coup, ils viennent frapper à notre porte, ils viennent nous demander ce qu'ils peuvent faire. On essaye de rester dans le dialogue avec eux parce que si on ne reste pas dans le dialogue, ils passent le projet en force, ils vont en recours chez le ministre.
Et on a eu deux cas ici, à La Bruyère, notamment celui d'Emines. On avait refusé le projet, on voulait plus petit. Le promoteur m'a dit c'est pas grave, moi je prends le risque d'aller en recours, même si ça me prendra un an en plus. C'est ce qu'il a fait, il est allé en recours et le ministre a validé le permis, comme il le souhaitait. Et la commune n'a plus rien eu à dire.
Les riverains sont surpris quant à eux que la commune ait déjà négocié avec le promoteur au moment de l'achat du terrain par ce dernier. Cédric Mousty affirme :
La commune a déjà donné un accord de principe au promoteur immobilier en mars 2025
Faux, dit la commune, qui assure qu'il n'y a eu aucun accord préalable, juste une discussion permettant au promoteur de jauger les exigences urbanistiques en vigueur à La Bruyère. Le bourgmestre nous précise :
Donc, ce n'est pas un accord de principe. On a guidé ce promoteur et avec toutes les précautions d'usage, en disant voilà, maintenant, si le permis est refusé, demain, c'est vous qui prenez le risque. Mais nous, on a déjà expliqué les exigences que nous posions.
Cet exemple de Rhisnes illustre parfaitement les difficultés auxquelles les communes sont confrontées actuellement. La Wallonie a en effet décidé de stopper la bétonisation des terres et donc de réduire l'étalement urbain en concentrant l'habitat dans les centres aussi bien des villages que des villes. Un objectif louable mais qui va un peu à l'encontre du concept de ruralité. Les promoteurs, en tout cas de leur côté, se dépêchent de déposer des projets avant que les communes ne définissent elles mêmes leurs centres. Yves Depas :
Et donc ils se dépêchent parce qu'ils savent que la Région wallonne va imposer des centralités. Rhisnes est une centralité. Saint Denis-Bovesse est une centralité parce que là il y a des gares et Meux est une centralité. Et donc ils se dépêchent aujourd'hui pour essayer d'occuper les terrains encore disponibles dans les centres des villages. Donc c'est un réel problème pour les autorités communales dans la vie rurale et ça ne fait pas plaisir. Mais on doit prendre nos responsabilités face à cet enjeu là.
Voilà qui n'arrange certainement pas nos riverains de la rue Bonwez à Rhisnes. Ceux ci ont jusqu'au 19 novembre pour formuler leurs remarques contre le projet.
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