Le conseil communal du 27 novembre à Philippeville a été dominé par deux dossiers sensibles : l’anticipation de la future fusion entre la Commune et le CPAS avec la mutualisation de la DG, et la présentation du Plan Stratégique Transversal 2025-2030.
Fusion Commune–CPAS : débats sur la mutualisation de la Directrice Générale
Le principal point de tension a porté sur le rapprochement entre la Commune et le CPAS, une fusion imposée par la Wallonie à l’horizon 2030. Le bourgmestre, Jérémy De Martin, défend une stratégie proactive après l’échec du recrutement d’un directeur général communal plus tôt dans l’année. Il propose donc de mettre la directrice générale du CPAS à disposition de la Commune dès le 1er janvier.
Il justifie ce choix par une volonté d’éviter un nouveau processus de recrutement coûteux alors que les deux institutions devront, tôt ou tard, fonctionner ensemble :
« On nous dit que cette fusion permettra des économies. J’ai des doutes, mais on doit avancer. La tutelle nous a confirmé verbalement que la mise à disposition était possible si le conseil l’approuvait », a expliqué le bourgmestre, rappelant que plusieurs communes ont déjà amorcé ce rapprochement.
Des critiques d’irrégularités
Le conseiller Écolo Vincent Dujardin s’est fermement opposé à la méthodologie, estimant que le processus présente « d’importantes irrégularités ». Selon lui, la mise à disposition aurait été anticipée sans décision formelle du Conseil de l’action sociale.
Il affirme également que la directrice générale aurait participé à des réunions de coordination avec les services communaux, ce qui constituerait une prise de fonction « sans base légale » :
« Il y a un manque de transparence et de procédure régulière, il aurait fallu un rapport motivé du président du CPAS, une analyse juridique … Le conseil ne peut pas voter sans dossier complet. Sinon, c'est attaquable »
Il propose de rouvrir le poste de directeur général de la Commune, permettant à l’actuelle DG du CPAS de postuler dans un cadre légal et transparent.
Le bourgmestre réfute tout dérapage :
« Elle n’a signé aucun acte. Ce sont uniquement des réunions préparatoires pour créer des synergies. Rien d’illégal. »
Au final, le point a été adopté, seul Vincent Dujardin votant contre.
Plan Stratégique Transversal : un document jugé flou et mal préparé
Autre moment fort : la présentation du PST 2025-2030. Le bourgmestre reconnaît un retard lié au dossier de la fusion et assume que la version soumise au conseil est « quasi un copier-coller » du PST du CPAS.
Selon lui, ce document doit rester évolutif et être retravaillé avec la future directrice générale :
« Le PST doit être un outil stratégique construit avec l’administration. Ce travail n’est pas encore abouti. »
Opposition surprise par l’écart entre l’oral et l’écrit
Les conseillers d’opposition n’ont pas caché leur étonnement.
La libérale Laetitia Brogniez déplore un PST « trop vague », bien loin de ce qui a été présenté verbalement :
« Le contenu exposé ce soir apporte enfin des réponses, mais ce n’est pas ce qu’on a reçu. [...] Où est la transparence ? »
Même constat pour Vincent Dujardin, qui note que « les deux documents n’ont rien en commun ».
Face aux critiques, le bourgmestre s’engage à représenter une version complète dans quelques mois, une fois retravaillée :
« Vous avez raison. Je préfère revenir avec un document clair, élaboré avec la DG. Mais nous devions le déposer avant le budget. »
Déchets, sécurité et mobilité : les autres décisions de la soirée
Plusieurs points techniques ont également été votés :
Gestion des déchets
Le conseil a validé un taux de couverture des coûts de 106 %, en raison de la hausse des charges liées au traitement des déchets.
Les exonérations pour les bénéficiaires du RIS ou de la Grapa sont supprimées afin de garantir « une plus grande équité ».
→ Décision votée à l’unanimité.
Une camionnette électrique pour les services techniques
La Commune opte pour un véhicule électrique plutôt qu’un modèle thermique, malgré un surcoût de 15 000 €.
L’échevin justifie ce choix par la réduction attendue des émissions et des dépenses en carburant.
Un point de recharge sera installé au service travaux.
Fabriques d’église
La fabrique de Fagnolle obtient le report de son subside à 2026, les travaux n’ayant pas pu être réalisés comme prévu.
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