Logiquement, c'est un feu vert pour le projet de pôle multifonctionnel au square Léopold, à Namur. La commission des recours a confirmé l'octroi du permis d'urbanisme. Mais... plusieurs opposants vont introduire un/des recours devant le Conseil d'Etat.
Fin de la semaine dernière, la majorité a annoncé que la commission des recours de la Région wallonne avait confirmé l'octroi du permis d'urbanisme, rejetant les 16 recours introduits contre le projet. Concrètement, la Ville et le promoteur disposent donc de toutes les autorisations nécessaires pour commencer le chantier. Mais c'est sans compter sur la volonté des opposants d'introduire des recours devant le Conseil d'Etat. Le groupe Ecolo (opposition), par ailleurs, annonce aussi sa ferme intention de tout faire pour préserver les arbres.
Ce projet, c'est celui que le groupe Besix (S.A. "Le Côté Verre") et la Ville de Namur voudraient concrétiser. Un pôle multifonctionnel avec des commerces, des bureaux, et des logements. La dernière mouture du projet avait fait l'objet de 16 recours auprès de la Région wallonne. Aucun n'a finalement abouti puisque la Commission des recours a confirmé l'octroi du permis d'urbanisme, au grand soulagement de la majorité. Concrètement, les travaux pourraient commencer. Stéphanie Scailquin, échevine de l'urbanisme de la Ville de Namur:
Effectivement, maintenant le permis est validé, donc les travaux pourraient commencer. Le permis pourrait donc être mis en oeuvre, mais certainement qu'il y aura des recours devant le Conseil d'Etat dans les prochaines semaines.
Et effectivement, un des principaux groupes d'opposition, l'association Ramur, compte bien ne pas en rester là. Marcel Guillaume en est son représentant:
On va aller au Conseil d'Etat tout d'abord parce qu'on a toujours l'intention de faire protéger et restaurer le parc Léopold. Le recours administratif auprès de la Région wallonne, c'était un point de passage obligé avant le recours au Conseil d'Etat, donc, on y est allé mais sans espoir de grosses décisions surprenantes sur ce recours. Et maintenant, l'étape suivante c'est le recours au Conseil d'Etat, ce sera la dernière étape possible.
Et dans ce combat, le groupe Ecolo, désormais dans l'opposition, compte aussi faire entendre sa voix. Des fouilles archéologiques doivent être menées pour sonder le sol avant le début du chantier, et pour gagner du temps, le promoteur voudrait abattre des arbres pour faciliter ces fouilles. Les verts namurois demandent qu'on ne touche pas aux arbres tant que tous les recours ne sont pas épuisés. Patricia Grandchamps est conseillère communale Ecolo:
C'est une question de bons sens, en fait. Aujourd'hui, le projet est là. Des citoyens, des associations, des propriétaires vont aller en recours contre la décision de la Commission d'octroyer le permis, donc le projet n'est pas certain aujourd'hui. Il faut laisser ces citoyens déposer un recours, il faut laisser aussi la justice faire son travail. Et donc, abattre les arbres aujourd'hui, c'est vraiment inacceptable. Le projet ne se fera peut-être pas. Abattre des arbres, c'est irréversible. Peut-être que le promoteur sera condamné à payer quelques milliers d'euros. Finalement, ça n'intéresse personne. Ce qu'on veut, c'est que ces arbres centenaires ne soient pas abattus pour rien. Laissons faire la justice.
Et le groupe Ecolo de préciser qu'il usera de tous les moyens politiques pour empêcher l'abattage des arbres. De son côté, la majorité tempère, il ne s'agit pas d'abattre tous les arbres. Stéphanie Scailquin, échevine de l'urbanisme:
La décision sera proposée prochainement au collège de reprendre la même décision que celle qui avait été adoptée au conseil communal au mois de mai dernier, donc permettant à Besix d'entamer des travaux préparatoires, notamment en raison des fouilles archéologiques, ce qui implique que, effectivement, quelques arbres doivent être abattus. Pas tous les arbres, quelques arbres pour permettre les fouilles archéologiques.
Confirmation auprès de Stéphanie Scailquin: on parle ici de 3 ou 4 arbres... On le voit, la bataille est intense sur le plan juridique et sur le plan politique.
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