Une cérémonie sobre et digne ce vendredi matin à Namur. Le Centre d'action laïque de Namur et le Relais social urbain namurois ont rendu hommage aux personnes décédées de la rue.
Chaque année, une quinzaine de personnes sans domicile fixe meurent dans ou aux abords de la rue, souvent dans l'anonymat. Pour les sortir de l'ombre, un cortège a sillonné le centre-ville, de la place de l'Ange au parc de l'étoile, puis une cérémonie a été proposée aux familles, aux proches, mais aussi aux travailleurs sociaux.
Ils s'appelaient Michel, Bernard, ou Melissa, et ils sont morts en rue ou à l'écart des regards. Mais depuis aujourd'hui, leurs prénoms ne sont plus effacés de l'histoire. Chaque année, à Namur, des citoyens de la rue décèdent dans l'anonymat. Le Centre d'Action Laïque de Namur et le Relais Social Urbain ont voulu leur rendre hommage. Les explications de Thibault Sion, Coordinateur assistance morale pour le Centre d'Action Laïque (CAL) de Namur:
Les chiffres sont épouvantables puisqu'il y a entre 10 et 20 personnes qui meurent chaque année en rue ou aux abords de la rue à Namur. Et cela dans l'indifférence, sans que leur dignité soit respectée, sans que leur nom soit évoqué. La volonté, via cette cérémonie d'hommage aux citoyens disparus de la rue, est de rendre un nom, une dignité, et un hommage à tous ces invisibles qui, aujourd'hui, l'auront été un petit peu moins.
Cette cérémonie a également été mise sur pied à la demande de familles et de proches. Plusieurs étaient d'ailleurs présents, comme le précise Olivier Hissette, le coordinateur général du Relais Social Urbain Namurois:
Ce sont des demandes de personnes qui ont vécu avec les personnes disparues. Ce sont les familles qui auraient voulu inviter toutes celles et tous ceux qui les ont côtoyés en rue, mais il n'y avait pas d'endroit pour le faire. Souvent, les cérémonies se font en dehors de Namur et donc c'est difficile pour des personnes qui vivent sans domicile de se déplacer pour aller rendre hommage. Donc, il fallait vraiment trouver un endroit symbolique, et le parc de l'étoile ici porte vraiment bien son nom pour ça, c'est un vrai symbole.
Parmi le public, de nombreux travailleurs sociaux, qui ont connu les citoyens de la rue aujourd'hui disparus. C'est aussi une manière de souligner leur travail au quotidien. Olivier Hissette à nouveau:
Accompagner une personne dans les difficultés, c'est déjà une charge mentale assez importante mais les voir décéder de leur situation, c'est encore pire. Ils le disent souvent, c'est une forme d'échec, mais qui n'en est pas un. C'est d'avoir tenté de trouver, avec les moyens du bord, les solutions existantes, qui sont difficiles à trouver, et de trouver des solutions structurelles pour que ces personnes se réaffilient et redeviennent les citoyens qu'ils sont mais qui avaient disparus par le fait d'être invisibilisés face à leur situation.
Cet hommage était une première. Beaucoup souhaiteraient prolonger l'évènement. Thibault Sion:
C'est un peu le souhait que nous poursuivons, tant le Relais Social Urbain Namurois que le Centre d'Action Laïque de Namur, c'est de pérenniser ce rendez-vous annuel. En tous cas, notre volonté est d'y parvenir.
Une soixantaine de personnes ont participé à cet hommage.
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