L'historien local a publié un ouvrage qui fait le point sur les combats de mai 40 dans cette commune. Car les villages proches de la Meuse ont tous traversé des moments difficiles lors des premiers jours de mai 40 et de la Bataille de la Meuse.
C'est en déambulant dans son village, Arbre, que Serge Halleux a eu l'idée de ce livre. Car Arbre a été le lieu d'un drame en mai 40. Un événement dont il reste un souvenir, une croix commémorative.
Nous sommes devant le monument qui a été installé là par les veuves du capitaine de Rosny et du lieutenant Duclos pour ces deux victimes. Donc ce sont deux officiers, victimes du bombardement de Bossontienne le 14 mai 1940.
Il s'agit en réalité de l'événement le plus tragique qu'ait connu l'entité de Profondeville en mai 40, lors de la débâcle des Français. Les Allemands viennent de franchir la Meuse et l'enfer va se déchaîner sur un petit chemin de campagne, le Bossontienne, que vont utiliser plusieurs régiments français positionnés dans cette zone pour fuir l'avancée inexorable des troupes ennemies.
Le 14 mai, dans la matinée, l'état major français, qui est ici au château d'Arbre, reçoit l'information qu'étant donné l'avancement des Allemands sur le territoire, sur la rive gauche, ils doivent se replier sur Lesves. Et donc les fantassins et les artilleurs français vont s'engager sur cette route qui est très étroite et qui est empierrée...et tout ça fait beaucoup de poussière et ça va être repéré par l'aviation allemande qui va lancer tout un bombardement sur les deux kilomètres à peu près de cette route.
Et donc ça va faire beaucoup de victimes et détruire quelques bâtiments dont celui qui est derrière nous.
Autre épisode de mai 40 marquant pour Profondeville : le bombardement par erreur du sanatorium de Mont-Godinne.
C'est très important parce que tout le monde sait que le sanatorium a brûlé et on se demandait d'ailleurs pourquoi on avait bombardé le sanatorium... Et bien simplement parce qu'il y avait encore des malades qui avaient été rassemblés dans les caves. Et pour se protéger des bombardements, on avait un peu, comment dire, protégé les soupiraux avec des matelas. Et donc, quand les observateurs ont vu qu'il y avait de l'activité, ils ont pensé que les Allemands étaient déjà là.
Donc on a commencé à tirer sur le sanatorium. Il n'y a pas eu de victimes directes des bombardements, mais le sanatorium, la partie ancienne, a brûlé.
Mais qui a tiré ?
Ce sont les Français ! Et ça a tiré aussi depuis le fort Saint-Héribert parce qu'ils avaient eu la même information. Donc ils ont pensé que les Allemands étaient là.
Les plus observateurs pourront encore çà et là retrouver des traces de tous ces événements.
Ceci est un bon exemple. Donc il semblerait qu'il y ait eu des troupes d'occupation après les combats ici dans le village d'Arbre. Pendant plusieurs années, les troupes allemandes venaient se reposer dans le village. C'est un endroit assez agréable, je dirais, pour se changer les idées. Et donc un soldat, qui était un peu sculpteur, a laissé ce témoignage de leur première victoire.
L'ouvrage de Serge Halleux est d'ores et déjà disponible en librairie ou chez l'auteur à Arbre.
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