La ville de Namur a fait stopper lundi dernier une partie du chantier du parc des Dames Blanches dans une zone où a eu lieu une découverte archéologique. Mais ce dossier a déjà fait couler beaucoup d'encre et suscité la polémique !
La Ville a fait appel à l'AWAP, l'agence Wallonne du Patrimoine, pour que celle-ci vienne se rendre compte de l'importance de la découverte et d'une éventuelle reprise des fouilles.On se souvient en effet que le service des fouilles avait dû quitter ce site bien plus rapidement que prévu. Ce qui avait déclenché un véritable tollé dans la communauté des historiens et archéologues.
Lundi, ce sont des éléments de maçonnerie qui ont intrigué et poussé la ville de Namur à arrêter une partie du chantier car ces vestiges pourraient présenter un intérêt archéologique, comme nous l'explique Benoît Malisoux, échevin des Espaces verts à la Ville de Namur :
Fin de la semaine dernière, on a découvert des éléments de mur en abattant le mur de la rue des Dames Blanches, un mur qui lui datait des années 1960. En abattant ce mur et en procédant au nivellement à l'arrière de celui ci, au niveau des terres qui étaient retenues, on a découvert des éléments qui pouvaient éventuellement avoir un potentiel archéologique.
Ce pourquoi on a contacté l'AWAP dès ce lundi en disant voilà, il y a peut être quelque chose, on souhaiterait votre avis.
Le potentiel archéologique, il est en effet bien là puisque ce site prend place sur l'ancien couvent des Dames Blanches. Des fouilles préalables aux travaux avaient été planifiées conformément au code wallon du patrimoine. Mais ces fouilles avaient été interrompues très rapidement. L'AWAP, l'Agence Wallonne du Patrimoine, évoquant une importante pollution des sols pour justifier cet arrêt. Un argument qui ne tient pas pour les historiens et archéologues qui s'insurgent contre la destruction de ce patrimoine. C'est ce qu'affirme Virgil Declercq, directeur de la Communauté Historia :
C'est une excuse complètement caduque. Il y a déjà eu d'autres fouilles dans des conditions similaires et on n'a pas interrompu les fouilles pour autant. C'est surtout parce qu'on manque de moyens et d'intérêt pour l'archéologie. Mais l'archéologie elle est encadrée par des lois. Lorsqu'on fait des découvertes fortuites ou alors des découvertes archéologiques simplement au fil des travaux, on doit pouvoir fouiller. Mais ici on nous répond qu'on n'a plus les budgets. On trouve quelques excuses un peu caduques et finalement ça sert de principe à pouvoir raser le patrimoine archéologique qui est sous terre derrière nous.
La communauté Historia a décidé de porter l'affaire en justice. Une plainte avait déjà été déposée concernant le chantier du parking Rogier, construit sur un ancien hôpital militaire. Une autre sera introduite sur ce dossier-ci.
Une plainte sera introduite une nouvelle fois auprès du procureur du roi, division première instance, pour destruction volontaire de biens archéologiques. Cela fait des semaines qu'on se plaint à la ville de Namur, au SPW, à l'AWAP, au ministre du Patrimoine et tout le monde s'en fout.
Est-ce cela qui aurait poussé la Ville et l'AWAP à poser cette semaine un acte concret ? La Ville, en tout cas, s'en défend en la personne de l'échevin Malisoux :
On prouve bien le contraire. On est tous attachés à notre histoire locale, on y reste très attentif. Pas loin, au parking Rogier, des pieux en bois ont été découverts et l'AWAP est venue aussi et des démarches ont été faites. La ville reste intéressée par son histoire, par son passé. Cela ne doit pas empêcher des projets d'avancer, mais il convient que ça se fasse dans le respect des règles Et la ville y est toujours attentive, comme on l'a toujours été avec l'AWAP.
La Ville et l'AWAP ont prévu de se réunir tout prochainement pour décider de ce qui sera fait au sujet des vestiges découverts. Les fouilles vont elles reprendre ? Ou fera-t on un simple constat des éléments mis au jour ? On devrait être rapidement fixés.
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