La Maison de la poésie de Namur a rendu hommage à Louise-Marie Danhaive, une figure namuroise de la résistance. À 17 ans, elle a rejoint un réseau clandestin durant la Seconde guerre mondiale.
En 1941, à l’âge de 17 ans, Louise-Marie Danhaive intègre le Mouvement national belge (MNB), un réseau de résistance qui apporte notamment son aide aux Juifs et aux réfractaires.
Isabelle Raty, historienne de l'association "Ami entends-tu ?", souligne son engagement sans faille :
Dès le départ, elle va recueillir des renseignements pour le MNB. Elle va cacher des armes, elle va cacher les documents du réseau. Elle va héberger le dirigeant de ce réseau namurois. Elle s'est pleinement engagée. C'est une prise de risque très importante ici sur Namur. Quand le réseau, malheureusement, va tomber, elle aura la chance et la présence d'esprit de partir à l'étranger pour se cacher.
Louise-Marie Danhaive parvient ainsi à fuir en France, puis en Espagne, échappant à la Gestapo. Au-delà de son engagement dans la résistance, elle était avant tout passionnée par les lettres. Fille de Fernand Danhaive, professeur d’Histoire à L'Athénée royale de Namur, elle démontre très tôt un talent pour l’écriture. À seulement 6 ans, elle rédige sa première pièce de théâtre.
Isabelle Raty rappelle l’importance de son ancrage à Namur, tant sur le plan artistique que résistant :
Elle est vraiment ancrée dans sa ville de Namur au point de vue résistance, mais aussi au point de vue artistique, littéraire, parce que sa vie est vraiment dévouée à ce côté-là. C'est une poétesse; c'est une romancière; c'est une dramaturge; c'est une journaliste et c'est quelqu'un qui s'est énormément impliquée aussi au niveau de la Maison de la culture de Namur.
Mettre en avant les parcours de vie
Cet hommage s'est tenu en présence de la Confédération nationale des prisonniers politiques et ayants droit. Philippe Draize, administrateur délégué de la CNPPA - Namur, a rappelé combien ces parcours de vie résonnent encore aujourd’hui :
C'est aussi ça un des enjeux pour les associations patriotiques. C'est de ne pas rester, comme on l'a fait pendant très longtemps -et il fallait le faire -, dans la commémoration des disparus de 40-45 et comme on le faisait avant pour 14-18. On doit prendre les exemples pour nous inspirer dans les engagements actuels, rappeler des parcours de vie, ce qu'on n'a pas fait suffisamment, pour qu'on puisse comprendre que c'était des hommes et des femmes comme nous. Il y avait des jeunes comme les jeunes de maintenant, qui ont vécu à l'âge qu'ils ont maintenant, des choses terribles. Et que certains se sont engagés.
Cet hommage s'inscrit dans une volonté de transmission et de reconnaissance du rôle des femmes dans la résistance, leur courage et leur contribution à la lutte contre l'occupation.
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