Le FIFF a dévoilé son palmarès hier soir. La plus haute distinction revient à "On vous croit", l'actrice Myriem Akheddiou décroche le Bayard de la Meilleure interprétation, alors que le prix du public récompense "Muganga, celui qui soigne".
Au terme d'une semaine de compétition, c'est au premier long métrage d'Arnaud Dufeys et de Charlotte Devillers que revient la plus haute distinction décernée par le jury du FIFF. Le Bayard d'or est décerné à "On vous croit", une consécration pour l'équipe majoritairement belge et pour son co-réalisateur.
C'est incroyable parce que c'est un prix hyper important pour moi, pour nous en Belgique francophone. J'ai une longue relation avec le Fiff, tous mes courts-métrages sont passés ici, le festival m'a toujours soutenu, j'ai travaillé avec l'équipe durant plusieurs années. Donc je me disais que si j'avais ce prix un jour, ce serait énorme ! Et là, on l'a eu avec Charlotte, Myriem et toute l'équipe.
La comédienne Myriem Akkeddiou décroche par ailleurs le Bayard de la Meilleure interprétation pour son rôle de mère de famille en plein divorce qui se bat pour protéger ses enfants.
C'est un métier qui n'est pas facile et on est parfois, voire régulièrement, découragés. Donc quand on reçoit de jolis cadeaux, de jolis encouragements, il faut les prendre, les mettre profondément dans son coeur et les garder pour d'autres temps un peu moins sympas.
Et si "On vous croit" traite des violences intra-familiales, une grande partie des films en compétition portent des messages forts et se veulent le reflet de notre société. C'est que nous explique Juliette Tresanini, membre du jury.
Si je devais résumer la sélection en un mot, ce serait "intense". Mais le président a relevé un autre mot qui me semble assez juste, c'est "violence". Une violence entre les genres, entre les sexes, interraciale, systémique... Et ça a été des films "coup de poing". Donc on s'est pris toute cette violence pendant 13 films et ça nous a pas mal bousculés, remués, mais je pense que ça nous a aussi fait avancer dans notre réflexion sur le monde.
Le prix du public récompense d'ailleurs un film qui s'inscrit pleinement dans cette volonté de faire entendre des voix opprimées. Puisqu'il revient à "Muganga, celui qui soigne". La comédienne Babetida Sadjo a exprimé toute sa gratitude.
Ca veut dire que le public a reconnu la gravité de la situation, mais aussi le soleil à travers ces femmes, la résilience, la force, la puissance de ces femmes à l'est du Congo, malgré tout le drame qu'elles sont en train de traverser. Pour moi c'est capital qu'on revienne à ça. Malgré le fait que cela coûte cher, que les distributeurs doivent prendre des risques financiers. C'est capital. Il vaut mieux fermer sa boîte parce qu'on a décidé de prendre un risque sur un film qui n'est pas "sexy", que d'avoir les lauriers et la gloire sur des films qui ne changent rien au moment où la société est en feu.
Parmi les autres films primés citons "Nino" de Pauline Loquès, un long-métrage sur l'errance d'un trentenaire à qui l'on annonce un cancer. Un film sur la quête de soi, les relations humaines et l'espoir.
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