Programme à la loupe : le logement en Wallonie

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Programme à la loupe : le logement en Wallonie

Le logement permet d'assurer la stabilité et la sécurité d'un individu ou d'une famille. Et pourtant en acquérir un, ou tout simplement en louer un, est loin d'être facile pour de nombreux citoyens wallons. Que proposent les partis pour faciliter l'accès à un logement ? Nous avons épluché les programmes politiques.

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Trouver un logement relève souvent du parcours du combattant. Pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir des revenus suffisants pour acheter ou louer dans le circuit privatif, il existe des logements publics dont le loyer est fixé en fonction du revenu du bénéficiaire. Problème : ces logements publics font cruellement défaut en Wallonie. La liste d'attente pour en bénéficier est encore plus longue que le coup d'une girafe. Selon un rapport d'activité de la Société wallonne de logements, il y avait en 2022, 98 000 personnes en attente d'être logées dans une habitation sociale, soit près de 42 000 ménages.

101 000 logements publics en Wallonie 

 
Un peu plus de 100 000 logements sociaux en Wallonie, ce n'est pas suffisant au regard de la liste d'attente. Dans les programmes, on retrouve des propositions visant à augmenter ce parc mais aussi à revoir les critères pour bénéficier d'un logement social.
 
Écolo fixe un objectif précis : " En Wallonie, nous voulons atteindre 15 % de logement public à l'échelle des bassins de vie, en privilégiant les localisations au sein des centralités définies par le Schéma de développement territorial (SDT).  
 
Les délais pour construire du logement public sont plus longs que pour le logement privé. Face à ce constat, les verts proposent "d'établir une fast lane, une ligne rapide et prioritaire pour obtenir le permis d'urbanisme pour les logements publics". Autre proposition des écolos : reconvertir des bâtiments vides ou inoccupés via la création d'une task force spécifique.
 
Le PTB évoque également un chiffre dans son programme : "Nous planifions une croissance ambitieuse de l’offre de logements pour que chaque grande ville atteigne le seuil de 20 % de logements sociaux. Nous rendons cet objectif de logements sociaux contraignant pour les communes".
 
Pour garantir la soutenabilité financière de la politique du logement social, DéFI propose "d’augmenter légèrement le montant des loyers des logements sociaux en veillant toutefois à ce que ceux-ci ne puissent pas dépasser 25 % des revenus mensuels du ménage (contre 20 % dans la réglementation actuelle)". Signalons que le loyer moyen d'une habitation sociale était de 310 euros selon le rapport d'activités 2022 de la Société wallonne de logements.
 
Le PS veut que les communes se sentent concernées par la problématique des logements publics: " Il faut instaurer une plus grande solidarité financière entre les communes au regard du pourcentage de logements publics sur leur territoire. Afin de répondre au besoin de l'ensemble de la population, il faut développer une vision et une planification supra communale de l’implantation des logements et du type de logements à créer".
 

Changer les règles d'attribution d'un logement social ?

Plusieurs partis souhaitent changer les critères d'octroi d'un logement ou les conditions pour y rester.  
 
Pour Les Engagés, par exemple, "il faut veiller à ce que les candidats à un logement de ce type dont le ménage comprend au moins un enfant soient prioritaires dans le processus d'attribution, en accordant également une attention particulière aux familles monoparentales". 
 
Pour les Réformateurs, le logement public n’est pas une fin en soi mais un moyen d’émancipation et d’insertion socio-professionnelle : " En ce sens, le MR est favorable au bail à durée déterminée de trois ans, renouvelable une fois, pour tout nouvel entrant dans le logement public. Ensuite, le locataire, dont l’accompagnement social est assuré tout au long de sa location, serait orienté vers d’autres solutions de logement : Agences immobilières sociales, secteur locatif privé, crédit social".
 
Précisons que le MR propose qu'un locataire en fin de bail mais engagé dans une formation en vue d’exercer un métier en pénurie conserve son logement jusqu’à la fin de sa formation et pourra prétendre à le conserver encore s’il décroche un emploi. Dans cette même logique, les réformateurs aimeraient que 10% du parc de logement public soit réservé à des travailleurs qui ont des moyens limités. 
 
Du côté de DéFI, on propose notamment de limiter la durée du bail social mais à 9 ans. L'objectif de cette mesure serait de favoriser une rotation et de réduire les délais d'attente pour l'obtention d'une habitation sociale: " Après neuf ans, les locataires qui devront partir pourront toutefois percevoir l’allocation loyer pendant une durée de cinq ans à compter de la fin du bail social". Comme pour le MR, DéFI prévoit des exceptions: "Les ménages comprenant une personne handicapée ou une personne âgée d’au moins 65 ans au moment de la prise d’effet du bail initial ne seront, quant à eux, pas concernés". 
 
Limiter dans le temps l'accès à un logement social, il n'en est pas question dans les autres partis. Le PTB propose de relever les plafonds de revenus pour l'accès au logement social, tout en augmentant l'offre.
 
Pour le PS, il faut surtout amplifier le mécanisme imposant aux promoteurs immobiliers privés de créer des logements d’utilité publique lors de la construction de leurs projets. Des impositions, il en existe déjà sur le territoire wallon. À Namur, par exemple, la Ville impose à un promoteur un logement AIS (Agence immobilière sociale) par dix logements construits. 

Comment faciliter l'accès à la propriété ? 

 
Devenir propriétaire aujourd'hui est devenu pour beaucoup un rêve inaccessible ! Les coûts des maisons et des appartements ont de quoi casser le moral des candidats acquéreurs. Les partis présentent toute une série de mesures pour que l'acquisition d'un logement soit encore réalisable.
 

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Le PTB propose, entre autre, de "faciliter les prêts immobiliers pour les personnes à faibles et moyens revenus grâce à une nouvelle banque publique".
 
Acquérir un logement, c'est bien mais à quoi bon si après on n'a pas les moyens de le rénover pour le rendre habitable ? Raison pour laquelle les socialistes veulent repenser la fiscalité immobilière wallonne sans avancer de chiffres: " Il faut revoir notamment les droits d’enregistrement et le précompte immobilier. Objectif : encourager davantage la rénovation des biens achetés tout en renforçant le crédit social pour les citoyens qui ont des revenus précaires, modestes ou moyens".
 
Sur les droits d'enregistrements, le MR est plus précis que le PS sur ses intentions : " Le MR simplifiera les différents régimes existants et proposera un taux de 3% pour l’acquisition d’une habitation propre et unique. Rien ne justifie un taux en Wallonie et à Bruxelles plus de quatre fois plus élevé que le taux le plus bas en Flandre (3%)".
 
Autre mesure prônée par les Bleus : geler le montant du précompte immobilier pour qu’il cesse d’augmenter et tendre vers sa suppression pour le logement d’habitation principal, en particulier pour les logements moyens et modestes. 
 
DéFi plaide aussi pour une réduction des droits d'enregistrement et pour une simplification de l'accès aux crédits. Les Engagés veulent encourager l'accès au logement des familles monoparentales en créant à leur intention des mesures d'aide à l'achat ou à la location.
 
Ecolo avance une idée pour faciliter l'accès à la propriété : "Nous voulons garantir l’accès aux crédits pour les bas et moyens revenus ainsi que pour les jeunes. Afin d'élargir les bénéficiaires des crédits aussi à la classe moyenne inférieure tout en assurant la pérennité des Fonds publics du logement, nous étudierons la possibilité d’abaisser les taux d’intérêt en échange du prélèvement, à la revente, d’une partie de la plus-value".
 
 À lire également: programme à la loupe consacré à la mobilité
 


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