Beau succès public pour la 13e édition de l'Intime Festival. Parmi les spectacles qu’il ne fallait pas manquer : "Coyote" de Sylvain Prudhomme, un road trip captivant qui se déroule le long de la frontière mexicaine et qui a emporté les spectateurs.
L'Intime Festival ce sont des expositions, des projections de films... mais avant tout bien sûr, c'est une histoire de livres et de rencontres. Rencontre par exemple avec l'écrivain français Sylvain Prudhomme. Il est venu assurer la lecture d'extraits de son dernier ouvrage. Le livre s'appelle ''Coyote''. C'est le nom que l'on donne aux personnes qui aident, avec plus ou moins de bienveillance, les migrants à traverser la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et Sylvain a fait les 2 500 kilomètres qui relie l'océan Pacifique à l'Atlantique, en stop. Ce qui représente des heures d'attente mais aussi, heureusement, des rencontres incroyables. Il a récolté le témoignage de ceux et celles qui se sont arrêtés pour lui.
Avec l'idée que tous vivent sur cette frontière et qu'elle représente leur quotidien. Toutes les questions dont on parle dans l'actualité de façon abstraite, c'est le tissu très concret de leur vie en fait.
EMBARQUER UN INCONNU, C'EST COURAGEUX !
Le mur de Trump, le racket, le racisme, la violence... mais aussi donc l'histoire personnelle de ces inconnus.
Sur scène, Sylvain Prudhomme est accompagné par le guitariste et chanteur Seb Martel. Il emmène lui aussi le spectateur dans ce road movie à la fois rude et mélancolique. Et on se prend d'affection pour tous ces personnages qui se livrent avec beaucoup de liberté. Et puis on les trouve juste sympathiques rien que par le fait qu'ils se soient arrêtés pour prendre un étranger en stop, ce qui ne se fait plus trop là-bas.
C'est un vrai geste de prendre un inconnu comme ça, qui est là, sur la route, avec son sac à dos. On voit qu'il est fatigué, qu'il est las et surtout égaré dans ces zones un peu tendues. Il y a quand même pas mal de dangers mais ils prennent avec eux un inconnu. Ce n'est pas rien. Et dans les personnes qui se sont arrêtées, je trouve qu'il y a un pourcentage particulièrement élevé de sacrés personnages. Que de belles personnes !
À la fin, le public est conquis, gagné par l'intensité de ces petits récits de vie, par le talent de narrateur de Sylvain Prudhomme aussi. Petit micro trottoir à la sortie de la salle :
- Superbe, superbe ! C'est un très grand livre tout d'abord. Et puis c'est un très beau spectacle.
- Très intéressant mais assez court, ce n'est jamais profond mais ça reste quand même très intéressant.
- J'ai aimé en particulier cette association entre la musique et le récit.
- J'ai beaucoup aimé mais je me pose la question : vais-je acheter le livre ? Parce que je me dis que sans la musique... Je ne sais pas...
INTIME ET HORS DU TEMPS
En tout cas, après le spectacle, beaucoup ont fait la file à la librairie du festival pour acheter "Coyote" et le faire dédicacer. Et comme l'auteur a pris le temps pour chacun et chacune de personnaliser sa dédicace, l'attente a été relativement longue. Mais c'est ça aussi l'Intime Festival : un rendez-vous où le temps est suspendu, où la frénésie de la société actuelle, soutenue par l'usage intensif du smartphone, sont mis en veilleuse pour entrer dans un monde à la fois hyper réaliste et envoûtant.
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