À Philippeville, la réforme du tronc commun suscite de vives réactions. Prévue dès 2026, elle promet de bouleverser l'organisation du secondaire inférieur. Mais dans les écoles, les directions pointent déjà un manque de clarté et des moyens insuffisants.
Dans les couloirs de l’Institut Notre-Dame de Philippeville, la réforme du tronc commun fait déjà grincer des dents.
Prévue pour entrer en vigueur dès la rentrée 2026, elle bouleversera progressivement tout le degré inférieur, jusqu’à la troisième secondaire en 2028.
Sur le terrain, la mise en œuvre s’annonce compliquée. Pour la direction, difficile aujourd’hui d’imaginer comment organiser ces nouveaux cours, notamment les futurs ateliers qualifiants prévus en troisième. Faute d’infrastructures et de locaux adaptés, l’inquiétude grandit.
« Le changement principal, c’est en troisième. On veut introduire une forme de réorientation, avec des options qualifiantes ou de transition. Mais on ne sait pas vraiment ce qu’il y a derrière. Le tronc commun tel qu’il était prévu, pour moi, il n’existe plus », explique le directeur, Dimitri Decolnet, directeur de l'IND de Philippeville.
Même son de cloche pour le sous-directeur, Julien Devriendt :
« À la base, cette réforme devait permettre à tous les élèves d’acquérir les savoirs de base à la fin de la troisième. Aujourd’hui, on découvre qu’on passe à une troisième orientante, avec des cours et des ateliers qualifiants. On a l’impression que les règles changent chaque semaine. Les équipes n’arrivent plus à suivre. »
Résultat : un sentiment de flou, de perte de confiance, et une impression que la pédagogie passe après les contraintes budgétaires.
La réforme du tronc commun commencera donc en 2026, d’abord pour les élèves de première secondaire, avant de s’étendre progressivement aux deuxièmes en 2027, puis aux troisièmes, en septembre 2028. Un chantier de longue haleine, que les directions espèrent plus clair et mieux concerté dans les mois à venir.
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