La nouvelle exposition temporaire intitulée "Japoniaiseries ou fantaisies japonaises au temps de Félicien Rops" explore les liens artistiques entre le Japon, l'art de Félicien Rops et l'art du 19e siècle en général.
Ce thème rassemble au musée Rops des oeuvres d'artistes aussi renommés que Degas, Rodin ou encore Hokusai, un artiste japonais mondialement connu pour ses représentations du Mont Fuji et pour sa célèbre vague.
L'art japonais fait son entrée en Occident à partir de 1853, date à laquelle, sous la pression américaine, le pays s'ouvre au commerce international. Ce qui va avoir des répercussions majeures sur l'art occidental, comme nous l'explique Thomas Cleerebaut, commissaire de cette exposition :
Les artistes vont découvrir un art totalement exotique qui va remettre en question leurs propres croyances et leurs propres règles. Et donc l'art moderne qu'on connaît, l'impressionnisme, le post impressionnisme, les Nabis, l'art nouveau, tout ceci est né vraiment de l'arrivée des objets japonais et du japonisme au XIXᵉ siècle.
Le japonisme va donc faire fureur en France et chez ses voisins. On voit apparaître des objets et bibelots japonais sur les tableaux. Les couleurs vives et éclatantes, très présentes dans les estampes, influencent aussi l'art occidental, tout comme les compositions asymétriques, les courbes ondulantes, et l'intérêt porté à la nature. L'exposition en cours explore ces influences grâce à des œuvres de grands artistes de l'époque.
L'exposition, c'est 47 prêteurs, c'est 200 pièces et on a des œuvres de grands noms japonais comme Hokusai, Utamaro, Hiroshige et même d'autres maîtres de l'estampe. Et du côté occidental, on a effectivement des œuvres de Rops, mais dans son entourage, il y avait des grands noms de l'art comme Rodin, Manet. On a des œuvres de Degas ici aussi, et puis on a des petits carnets japonais qui ont appartenu à Claude Monet.
Donc ça c'est assez exceptionnel. C'est un prêt du musée Marmottan Monet. Et donc, oui, on a vraiment des grands noms dans l'exposition.
Félicien Rops est d'abord séduit par l'art japonais. Il en subit lui aussi l'influence.
Mais au fur et à mesure que cette mode japonisante se généralise, il s'en détache et s'en agace, au point d'utiliser le terme de "japoniaiseries".
Toujours est-il que Rops partage un point commun indubitable avec l'art japonais: son attrait pour l'érotisme et le voyeurisme.
On ne peut pas dissocier Rops de l'érotisme, même si Rops a fait beaucoup d'autres choses. Même au XIXᵉ siècle, les journalistes reconnaissaient déjà qu'il n'y avait que les peintres d'amour du Japon qui arrivaient à égaler la salacité de Félicien Rops. Donc, on a fait toute une section dédiée à ces œuvres érotiques, notamment autour de l'influence de l'estampe érotique d'Hokusai : " Le rêve de la femme du pêcheur" qui a influencé Rops, ses amis, et qui continue d'influencer l'art jusqu'à nos jours.
Cette exposition se tient donc au musée Rops jusqu'au 15 février et comme toujours, elle est accompagnée de nombreuses activités, conférences et ateliers à découvrir sur le site du musée.
https://www.museerops.be/
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