Aide à la formation : FormaNam va disparaître en 2026


Aider à la création de dispositif de formation, c'est le rôle de FormaNam. Cette structure namuroise est condamnée à disparaître en 2026. La raison? Elle n'aura plus de financements de la part de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Des étudiants suivent une animation sur les violences conjugales. Une animation imaginée par les professeurs avec l'appui de Céline Gillis. Cette ingénieure en pédagogie et formation travaille à FormaNam et a réfléchi à l'aspect ludique :

On a proposé à l'Henallux  de construire un jeu autour des violences conjugales. L'idée n'est pas d'alléger la thématique, mais de l'aborder d'une manière tout à fait différente. Dans l'accompagnement, il y a eu la fabrication et l'achat du matériel mais aussi les réflexions autour des énigmes. Chaque énigme a été réfléchie pour faire passer un message lié justement aux violences conjugales.

Un audit critique à l'égard des SCES

Créer des dispositifs de formation ou encore du design pédagogique, autant de missions que ne pourra plus mener FormaNam. Explication : La Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles qui financent à 80 % ce type de structure ont décidé de ne plus soutenir FormaNamur,  tout comme les trois autres associations qui existent en Wallonie (NDLR : on les appelle les SCES. Entendez Structure collective de l'enseignement supérieur). Cette décision a été prise suite à un audit sur les SCES. Un audit qui critique, entre autres, un coût jugé trop élevé et une absence claire des publics cibles. Sophie Nyssen, directrice de FormaNam, déplore le recul quant aux résultats de cet audit :

Effectivement, nous regrettons que l'on n'ait pas pu aller plus loin par rapport à cet audit. On n'a pas pu apporter de réponse à toute une série de choses qui avaient été pointées dans le cadre de cet audit dont nous avons eu les résultats il y a très peu de temps.  On n'a pas vraiment eu des explications quant aux reproches sur les coûts ni sur la manière dont ils ont été calculés. En termes de publics cibles, on aurait aimé pouvoir apporter des réponses par rapport à nos actions concrètes de terrain, puisqu'on voit, en tout cas nous de notre côté, qu'on répond tout à fait à la demande du terrain.

Sophie Nyssen est à la tête de FormaNam, qui compte sept travailleurs. Elle déplore cette décision radicale, d'autant que, pour elle, le travail effectué par son équipe a tout son sens :

C'est entre dix et quinze certificats qui sont accompagnés chaque année. Une soixantaine d'actions de formations, dont de plus courtes durées, qui sont accompagnées également tous les ans. On apporte de l'expertise audio vidéo, de l'accompagnement en terme d'aspect graphique ou de support pédagogique. Ces missions vont disparaître au détriment de nos partenaires qui en profitaient gratuitement.  

Dommages colatéraux pour les partenaires

 
Et un des partenaires de FormaNam était l'Henallux. Milena Jarosik est coordinatrice pédagogique dans cette Haute-école. Elle déplore la disparition de ce SCES au premier janvier 2026 :

C'est vraiment extrêmement dommage parce que FormaNam nous a accompagnés dans différents projets. Ici, au niveau de cette animation sur les violences conjugales, mais il nous a accompagnés aussi dans différents webinaires, etc. FormaNam a des ressources que nous n'avons pas en interne. Leurs travailleurs ont de l'expertise en ludopédagogique. Ils ont notamment des ressources matérielles et financières également. Sans eux, cela aurait été très compliqué de pouvoir mettre en place différents dispositifs au profit de nos étudiants.

Du côté politique, la majorité MR-Les Engagés avance un plan de transfert de certaines activités de ces dispositifs d'aide à la formation vers des structures existantes.
 

Recommandations