Cachée par le maître-autel de l’église de Gimnée, une œuvre d’art méconnue s’apprête à retrouver sa splendeur. La peinture monumentale du 17ᵉ siècle, signée Charles Wautier, illustre le miracle de St Éloi et sera bientôt exposée à Vienne, en Autriche.
Une redécouverte inattendue
Depuis des siècles, cette toile de grande valeur artistique restait discrète, presque oubliée. Pourtant, elle a récemment attiré l’attention grâce au travail d’un historien de l’art. Rosine Lefèbvre, présidente de la fabrique d’église de Gimnée, témoigne :
« On savait que l'œuvre était assez importante, mais quant à savoir qu'on allait la restaurer et qu'on aurait l'opportunité de le faire, c'était une vraie bonne surprise. »
Lise Constant, attachée au Service du Patrimoine du diocèse de Namur, précise :
« Cela a été repéré par Pierre-Yves Kairis historien d'art spécialisé dans la peinture des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. Il a identifié cette œuvre comme étant signée et datée par Charles Wautier, un artiste belge originaire de Mons. Ce peintre est redécouvert en parallèle à sa sœur Michaëlina Wautier, une des rares femmes peintres de cette époque. »
Une restauration en vue d’une exposition exceptionnelle
Cette redécouverte a pris une nouvelle dimension avec l’annonce d’une exposition dans le prestigieux Kunsthistorisches Museum de Vienne, en Autriche dédiée à Michaëlina. Le musée viennois souhaite comparer les œuvres des deux artistes, qui travaillaient dans le même atelier.
Avant de voyager, la toile sera confiée à une restauratrice à Bruxelles.
Géraldine Jaffré, conseillère en restauration pour les trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles, explique le processus :
« Une fois le tableau descendu, on fait un constat d’étape pour vérifier son état de conservation, identifier les zones fragiles et s’assurer qu’il pourra être transporté sans risque. »
Un transport sous haute vigilance
Le décrochage, moment délicat, a mobilisé une société spécialisée dans la manutention d’œuvres d’art. Lise Constant confie :
« Manipuler un tableau, c’est toujours lui faire prendre un risque. Mais nous avons pris toutes les précautions nécessaires. »
Une fois restaurée, la toile partira pour Vienne, où elle sera exposée en 2026, avant de revenir à Gimnée.
Une nouvelle mise en valeur pour un trésor local
Grâce au soutien du Fonds Baillet Latour, cette restauration marque une étape importante dans la préservation du patrimoine culturel local. À son retour, la toile ne retrouvera pas sa place derrière le maître-autel. Elle sera installée dans un espace plus visible à l’entrée de l’église.
Rosine Lefèbvre détaille les mesures prévues :
« L’œuvre sera décollée du mur pour éviter l’humidité, protégée par un verre spécial et une petite barrière pour la préserver. Cela permettra aux paroissiens et visiteurs d’en profiter pleinement. »
Rendez-vous en 2026
La restauration et l’exposition à Vienne sont une opportunité unique de faire rayonner ce trésor méconnu de Gimnée. En 2026, la toile retrouvera son écrin d’origine, prête à être admirée par un large public.
Ce projet illustre l’importance de préserver et de valoriser les œuvres du patrimoine wallon, témoins d’une histoire artistique souvent méconnue.
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