Il y aura 18 journées de grèves d'ici mi-juillet. Les cheminots ne digèrent pas les mesures fédérales. Principal grief : le recul progressif de l'âge de la retraite de 55 ans à 67 ans. Ce matin, les syndicats ont mené une action à Namur.
Ils sont conducteurs ou encore accompagnateurs de train. Aujourd'hui, un départ à la retraite est possible à 55 ans, après 30 ans de carrière. À partir du 1ᵉʳ janvier 2027, cet âge sera augmenté chaque année d'un an. Une mesure décriée par les cheminots. Alban Deneufbourg, secrétaire permanent régional CGSP Cheminot Namur :
Il manque beaucoup de personnel dans toutes les catégories de personnel, que ce soit roulant, que ce soit sédentaire. Il manque du personnel partout. Ce qui fait qu'évidemment, quand on fait un calcul sur l'ensemble de la pénibilité des métiers, statistiquement, l'espérance de vie en bonne santé d'un cheminot est inférieure à 63 ans. Donc des départs à la retraite à 65, 67 ans, ça devient impossible.
Une retraite dont le montant diminuera, affirme les syndicats:
Il faut savoir que pour les cheminots actuellement, le calcul du montant de la pension se fait sur les quatre dernières années. Ce qui est mis sur la table apparemment, ce serait de calculer la pension non pas sur les quatre dernières années de salaire mais à terme sur l'ensemble de la carrière. Ce mode de calcul diminuera fortement le montant de la pension!
Travailler plus longtemps pour toucher moins ?
Les conducteurs de train déplorent le changement de l'âge de départ à la retraite mais aussi le changement du calcul du montant de la pension:
Moi, je peux être pensionné depuis ce premier mars avec mes 34 ans de roulant et mes 55 ans. Je voulais continuer un petit peu parce que je suis encore en état de conduire un train. Mais je vais devoir partir parce que le calcul de la pension va changer défavorablement à partir du 1ᵉʳ janvier 2027. Plus je resterai au travail, plus je vais perdre. C'est dommage parce qu'on a encore envie de travailler un petit peu. On est puni parce qu'on veut travailler. C'est à l'opposé de ce que le gouvernement veut.
Quand on vous annonce que vous devez travailler plus pour toucher moins, est-ce que vous êtes heureux ? Non, évidement ! Ici, les mesures du Fédéral joue sur deux tableaux. On va faire plus d'années pour toucher moins. C'est la première fois qu'on entend ça!
Menace sur les statutaires, turnover amplifié
Autre inquiétude syndicale : la menace qui pèserait sur le recrutement de statutaires. Xavier Beaufayt, secrétaire permanent CSC-Transcom Namur-BW :
La volonté politique, c'est sans doute de recruter dans un délai très court non plus des statutaires mais des contractuels. Ce qui veut dire que c'est une pérennité d'emploi qui disparaît pour l'entreprise mais aussi pour le travailleur. Pourquoi ? Parce que son contrat est beaucoup plus facilement résiliable que celui d'un agent statutaire. Mais pour les chemins de fer, c'est une manière qui disparaît de fidéliser son personnel. Aujourd'hui, le turnover dans le personnel est déjà très important. On craint que cela soit davantage à l'avenir.
D'ici 2029, il est demandé au rail de faire mieux avec moins. Le Fédéral veut réaliser 700 millions d'économies. "Trop is te veel" pour les cheminots qui ont planifié une quinzaine d'actions d'ici l'été.
Recommandations
Expresso de ce vendredi 12 décembre: projet de poulailler à Couvin, parc aménagé à Florennes, rétrospectives 2025, et cyclo-cross
Gesves: un projet de migration assistée pour les arbres
Florennes-Walcourt - La zone de police FloWal a ouvert ses portes aux citoyens
Invité JT : le service citoyen est-il en péril ?