La fédération des CPAS de Wallonie a analysé l’ensemble de l’accord gouvernemental. Certaines mesures sont vues positivement, mais d’autres points suscitent tout de même l’inquiétude. Exemple aux CPAS de Florennes et de Sambreville.
La limitation des allocations de chômage à deux ans, c’est une des mesures phares du gouvernement Arizona. Elle pourrait avoir un impact notable sur les CPAS. Les personnes exclues du chômage pourront faire les démarches en vue d’obtenir, si elles le souhaitent, un revenu d’insertion (RI). La FGTB quantifie ce nombre d’exclus potentiels du chômage : en province de Namur, le nombre s’élève à 6 500, sur un total de 55 000 exclus potentiels en Wallonie. Nicolas Dehombreux, le directeur général du CPAS de Florennes, redoute les possibles répercussions sur l’augmentation du nombre de bénéficiaires :
À Florennes, on parle de 140 nouveaux bénéficiaires potentiels. C’est assez préoccupant. Nous aurons vraisemblablement des difficultés quant aux recrutements de personnel en suffisance pour pouvoir accueillir correctement ces nouveaux bénéficiaires.
Un soutien financier suffisant ?
Au vu de l’impact potentiel, la fédération des CPAS appelle donc le gouvernement à octroyer les 400 millions d’euros de compensation prévus dans l’accord aux publics CPAS et aux frais de personnel et de fonctionnement qui en découleront. Un soutien financier perçu positivement par Clotilde Leal-Lopez, la présidente du CPAS de Sambreville, qui espère que cela sera suffisant. À Sambreville, la FGTB parle de 457 exclus du chômage, soit ¾ du nombre actuel de bénéficiaires :
Les temps vont être durs, mais il y a aussi du bon dans cet accord de gouvernement. Notamment la simplification administrative et l'accompagnement des personnes fragiles. Mais nous attendons des moyens parce que nos assistants sociaux ont déjà beaucoup de difficultés à aller faire des enquêtes à l’extérieur tout en recevant les personnes.
Une autre mesure prévoit un système de compensation financière lié aux résultats d’insertion. À ce stade, la mesure reste floue mais une pression supplémentaire s’ajoute pour le personnel, comme le détaille Nicolas Dehombreux :
Les CPAS travaillent avec de l’humain. On nous parle beaucoup d’obligation de résultats, de pénalités éventuelles pour les CPAS qui ne réinséreraient pas durablement les bénéficiaires. C’est très préoccupant parce que, encore une fois, on ne travaille pas avec des boîtes de petits pois. On travaille avec de l’humain, avec les accidents de parcours que peuvent rencontrer la majorité de notre public.
Une fusion des CPAS aux communes
L’accord prévoit également l’intégration des CPAS aux communes. Une mesure « inopportune » d’après la fédération des CPAS, qui appelle plutôt un renforcement des organismes. À Sambreville, Clotilde Leal Lopez ne voit pas d’un bon oeil cette mesure, même si elle reste ouverte à un compromis :
La vision des problèmes est différente. La commune est beaucoup plus administrative. Et faire du social, c’est un métier en soi.
Un avis partagé par le directeur du CPAS de Florennes, qui appuie sur la nécessité des CPAS ayant « démontré toute leur nécessité au cours des dernières années, au travers des différentes crises connues ».
La fédération des CPAS de Wallonie souhaite tout de même dialoguer avec le gouvernement en étant « un partenaire constructif et force de proposition dans l'élaboration de politiques sociales », dans le but d’éviter « un choc social majeur ».
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