Oxfam-Magasins du monde lance sa campagne "Second Hand September". L'objectif: sensibiliser les citoyens au dérive de la fast fashion et l'inciter à se tourner vers la seconde main. Une fast fashion qui touchent particulièrement les jeunes.
Les consommateurs achètent 60 % de vêtements en plus qu'en 2000, mais les gardent moitié moins longtemps selon Oxfam Magasins du monde. Des chiffres interpellant, accentués par la fast fashion. Un modèle économique de l'industrie de la mode qui repose sur une production rapide à faible coût et des collections renouvelées quasi quotidiennement (une marque d'ultra fast fashion comme Shein conçoit jusqu'à 10 000 nouveaux styles par jour!!).
Dans les rues commerçantes namuroises, il ne faut pas attendre longtemps pour croiser des victimes de ce phénomène. Deux ados nous avouent être happées par la fast fashion:
"Oui, on a tous la même pièce. Quand on voit quelqu'un qui l'a vu, on a aussi envie de l'avoir. Ça tourne beaucoup". (Garence)
"Je fais souvent des commandes et j'achète beaucoup vêtements. Quand on est sur notre téléphone, on reçoit souvent des pubs. Cela nous pousse à acheter et du coup on achète très souvent, vraiment beaucoup. Personnellement, j'achète entre 200 et 300 vêtements par an!" (Jade)
Des jeunes qui préfèrent les friperies
Rue des Carmes, beaucoup de magasins de seconde main se sont établis. Dans une friperie, nous croisons Typhenne et Appolline. Ces jeunes femmes ne sont pas vraiment adeptes de la fast fashion. Que du contraire:
"Ça ne m'intéresse pas. En fait, la fast fashion ne propose rien d'original. Je trouve qu'en friperie et en vintage, y a tellement plus d'authenticité. C'est trop beau en fait. Quand on voit tout ce qu'il y a chez H&M, Zara, Shein, ici je trouve qu'il y a de meilleures choses. En plus, c'est plus économique et écologique".
"Nous, on fait beaucoup de sensibilisation dans mon école et donc on voit surtout des vidéos avec des montagnes et des montagnes de vêtements mis une seule fois ou même pas du tout. Que ce soit avec le maquillage, les bijoux, c'est pareil. Je trouve ça affreux".
Fast fashion, gavage des bulles
Dans cette boutique, vous ne trouverez pas de vêtements étiquetés fast fashion. N'essayez pas d'en refiler, ils seront tout de suite repérés. Louise Fivet, gérante d'un magasin de vêtements vintage à Namur:
"Avec le toucher, les coupes, les matières, ce qui est ultra fast-fashion, c'est hyper facile à reconnaître parce que l'aspect c'est presque comme du plastique, c'est même pas du tissu. Et au toucher, je sais directement dire que ça vient de là. Ça pose des questions au niveau de la qualité mais aussi de l'environnement car ce sont des pièces qu'on ne sait pas porter dans la durée. En plus, ce n'est pas agréable à porter donc ça va finir dans les bulles à textiles!"
Et ce ne sont pas les bulles à textiles qui explosent de partout qui diront le contraire (NDLR: depuis le premier janvier, les textiles ne doivent plus aller à la poubelle. Ils doivent être déposés dans les bulles). Alors n'hésitez pas à tendre la main à la seconde main. Un geste amical à l'égard de notre planète, c'est qu'aujourd'hui 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de l'industrie de la mode. Ah, si tout le monde s'habillait comme Adam et Ève.
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