La volte-face de la commune d'Assesse ne passe pas auprès des associations environnementales. Celles-ci réclament la réintroduction du règlement de protection des sites de grand intérêt biologique, un règlement abandonné le mois dernier par le collège.
Il y a un an, Assesse devenait pionnière en Wallonie en adoptant un règlement qui visait à protéger ses sites de grand intérêt biologique. Mais le mois dernier, elle a retiré ce règlement. La raison ? Il n'était plus nécessaire puisque le projet d'usine à tarmac était abandonné. Un projet initié par les entreprises Nonet et Sotraplan et qui devait voir le jour sur le site du Bois Robiet. Le retrait du règlement a engendré colère et indignation dans la minorité communale, mais aussi au sein d'organismes comme Canopea ou Natagora. Alexia Vandenbergh est chargée de plaidoyer Nature, forêt et climat pour Natagora.
Ce règlement, que la commune d'Assesse avait elle-même adopté, est très important parce qu'il cible la protection de zones à grande valeur biologique et paysagère, dont une forêt ancienne qui est située au cœur du maillage écologique et qui est donc super intéressante et importante pour la circulation des espèces et pour le stockage de carbone. Un stockage particulièrement important dans ce contexte de changement climatique.
Un règlement par ailleurs soutenu par des citoyens d'Assesse.
Ce règlement a également été soutenu par une commission consultative où les citoyens ont, à l'unanimité, voté pour protéger ces sites de grande valeur biologique.
ON CONSTRUIRA AU BOIS ROBIET
Du côté de la commune d'Assesse, on confirme qu'il n'y aura pas d'usine à tarmac sur le site. Par contre, on va y construire quelque chose d'intérêt socio-économique dit Gilles Graindorge, le bourgmestre d'Assesse.
Un projet de type socio-économique, ça balaye déjà tout projet industriel. Donc ça veut dire aujourd'hui un projet qui pourra accueillir des espaces communautaires qui pourraient vraiment rendre service au citoyen. Par exemple, une piscine ou des espaces wellness, ou bien des espaces dédiés aux TPE et PME.
Cette volonté de vouloir construire sur le site est incompréhensible pour les associations de défense de l'environnement, notamment pour le Collectif N931 dont Maurice Goethals est membre.
On peut s'interroger sur les connexions qui existent entre nos responsables politiques et les promoteurs de ce projet.
Des doutes renforcés par le fait que le président du conseil communal d'Assesse est l'avocat de l'entreprise Nonet. Mais le bourgmestre le soutient.
Je pense encore une fois que c'est pinailler sur certaines choses qui se sont déroulées lors de la précédente législature où le conseiller restait autour de la table mais ne votait pas. Soyons clairs, il n'a pas voté et il n'y a pas lieu d'en faire une polémique.
Un message qui a du mal à passer chez les défenseurs du site, et chez Philippe Blerot en particulier qui est administrateur de COVISART, le Comité villageois de Sart-Bernard.
Mais on a compris que l'intérêt général ne comptait plus pour le collège et que c'étaient les intérêts particuliers d'une société qui comptait. Nous, nous avons depuis cinq ans retourné ce dossier dans tous les sens et nous avons une connaissance de ce dossier bien supérieure à ce que n'importe qui pourrait avoir. Mais nous avons toujours distribué cette information. Par contre, du côté de la commune, il n'y a jamais eu d'informations vis-à-vis des citoyens.
CINQ ASSOCIATIONS RÉCLAMENT LE RÈGLEMENT
Pour ces associations citoyennes, il est tout à fait exclu de baisser les bras. Les enjeux sont trop importants concernant ce bois Robiet.
Il est en plein centre d'une liaison écologique principale reconnue par le gouvernement en 2019, en plein centre de 4 000 hectares de forêt sur 17 kilomètres de long. Et on trouve juste au milieu sept hectares qu'il faut absolument protéger.
Dans une lettre co-signée par Natagora, Canopea, le Cercle des naturalistes de Belgique, Ardenne et Gaume et la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux, il est demandé à la commune de remettre en place le règlement mais aussi d'accepter le dialogue avec les citoyens et les associations environnementales.
À noter que dans un rapport datant de 2021 relatif à l'affectation du site, le Bureau économique de la Province de Namur (BEP), préconisait déjà d'affecter le Bois Robiet en zone forestière et d'y inscrire un périmètre d'intérêt biologique.
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