Avec ce documentaire immersif, découvrez les coulisses du concours Joke une fois, organisé dans le cadre du festival Namur is a Joke. Au travers des portraits de trois candidats, vous allez plonger au cœur de cet événement, du casting jusqu’à la finale.
Ohey, un après-midi ensoleillé. Une salle pas très grande, un écran de sélection, quelques cafés, et des visages concentrés autour de la table. Ce n’est pas encore la scène, pas encore le show, mais déjà quelque chose se joue. Le documentaire Joke Story nous emmène dans ces coulisses où les rires n’ont pas encore éclaté, mais où l’émotion est déjà partout.
C’est une plongée sans artifice dans le concours jeunes talents du festival Namur is a Joke. Et derrière chaque sourire esquissé, chaque hésitation, chaque punchline testée dans une coloc ou murmurée dans un micro d’audition, il y a des jeunes artistes qui, le temps d’un instant, mettent tout en jeu.
"On regarde avec nos sensibilités"
Dès les premières minutes, on comprend que la sélection n’est pas une affaire de chiffres ou de technique. C’est une histoire de ressentis.
"On en garde une dizaine pour faire la demi-finale... et puis pour la finale, pareil, entre quatre et six."
"On regarde tous ensemble avec nos sensibilités."
Ce n’est pas une mécanique froide, c’est une chorale de regards bienveillants, parfois contradictoires. Des désaccords ? Bien sûr.
"Parfois on a envie de défendre un humoriste en particulier qu’on a vraiment bien aimé… Et les autres moins."
Mais toujours, une recherche commune : la sincérité d’un propos, une fragilité, une étincelle.
"J’ai grandi à Namur"
Et puis les visages arrivent. Maria Bouraga, d’autres. Ils racontent leur quotidien, entre deux scènes, deux jobs, deux balances. Maria confie, d’un ton calme, presque pudique :
"J’ai grandi à Namur. J’ai fait mes études ici. Puis Bruxelles… Et maintenant, l’informatique. Rien à voir."
Elle rit, un peu. Derrière elle, une vie qui déborde.
Un taf de jour. Et puis le stand-up.
Et ce besoin de monter sur scène, malgré la fatigue, malgré le stress.
"C’est vrai que j’ai pas vraiment le temps d’avoir d’autres vies."
Il y a quelque chose de touchant dans cette façon de tenir, coûte que coûte, entre une passion qui grignote tout et une routine qui refuse de céder.
Les loges, les potes, les tests de blagues qui tombent à plat
On entre dans une colocation. Ambiance vivante et drôle. Un autre candidat nous explique :
"Quand je teste mes blagues à mes colocs, parfois ils rigolent pas du tout. Mais genre… pas du tout."
Il en rigole aussi.
C’est ça, l’humour quand il n’est pas encore rodé : un saut dans le vide.
On croit que c’est drôle. On croit que ça va marcher. Parfois oui, parfois non.
Mais alors, pourquoi continuer ?
"Quand je suis sur scène et que ça fait rire des gens, là… là c’est un truc magique."
Et l’un de ses amis, dans un demi-sourire :
"C’est sûr, il va nous renier s’il gagne. Il va quitter la coloc."
"Non, il va continuer. Il sera encore meilleur."
On entend un petit rire dramatique.
Un rire de tendresse.
De peur aussi.
Parce que derrière les blagues, il y a le vertige du devenir.
"Personne ne joue sa vie ce soir"
Avant le grand soir, les organisateurs rassemblent les troupes. Un rappel bienvenu :
"Personne ne joue sa vie ce soir. L’idée, c’est juste de s’éclater. Et d’être le meilleur, sur un timing très précis."
Et là, on voit des regards qui s’allument, des épaules qui se détendent. Parce que oui, c’est un concours. Mais aussi, et peut-être surtout, une communauté éphémère de jeunes qui rêvent tout haut.
Il y a de l’enjeu, bien sûr.
"Le rêve ultime, c’est de faire partie des quatre finalistes. Et puis… peut-être gagner."
Mais dans la voix de chacun, on sent que ce n’est pas une place sur un podium qu’ils cherchent.
C’est un moment.
Une reconnaissance.
Une résonance.
Une scène, des inconnus, et le feu sacré
Le public ne connaît pas encore ces artistes. Ce soir-là, il ne vient pas pour eux. Il vient pour "voir ce que c’est". Et pourtant, en quelques minutes, ils doivent captiver.
"C’est pas toujours facile de chauffer une salle qui ne sait pas ce qu’elle vient voir."
Mais parfois, ça marche.
Parfois, le déclic arrive.
Une phrase.
Un regard.
Un silence bien placé.
Et la salle rit…
…Pour de vrai cette fois!
Et puis, même sans finale, il reste ça…
"J’encourage ceux qui quittent dès la demi-finale, ou qui ont ce sentiment d’échec, à revenir l’année d’après. Parce qu’ils seront peut-être encore meilleurs."
Parce que dans Joke une fois, on ne joue pas sa vie.
Mais on y met beaucoup du sien.
Et c’est peut-être ça, au fond, le plus drôle et le plus beau à voir.
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