Ce 2 juin, la Confédération Nationale des Prisonniers Politiques et Ayants Droit (CNPPA) a honoré la mémoire de Julien Lehouck, résistant belge de la 2éme Guerre mondiale. Un pavé portant son nom a été posé devant le château de Senzeilles (Cerfontaine).
Une vie marquée par l’engagement
Né en Flandre, Julien Lehouck, s'est d'abord distingué dans le domaine sportif.
"Ce citoyen était un athlète de haut niveau, détenteur de records belges sur 100 mètres, et il a même participé aux Jeux Olympiques d’Anvers en 1920," souligne l’historien local Tommy Delloge.
C’est à cette époque qu’il rencontre Simone Gerbehaye, avec qui il s’installe au château de Senzeilles après leur mariage.
Son sens aigu du patriotisme le conduit à s’engager dans la vie communale en devenant bourgmestre de Senzeilles. Mais c’est durant la Seconde Guerre mondiale que Julien Lehouck révèle toute l’étendue de son courage en entrant activement dans la Résistance.
Le château, pièce maîtresse de la Résistance locale
Le château de Senzeilles, ancienne forteresse médiévale, devient rapidement un point névralgique pour les maquisards.
"Avec ses nombreuses caves et caches secrètes, le château était parfait pour stocker du matériel, des radios, de la nourriture, et des vêtements nécessaires aux résistants," explique Tommy Delloge.
Julien Lehouck en fait également un lieu stratégique pour des réunions clandestines, où se préparaient les actions à venir.
"Il était essentiel d’avoir un lieu sûr pour se cacher au nez et à la barbe des Allemands, et ce château répondait parfaitement à ce besoin," ajoute l’historien.
Une trahison fatale
En 1944, la Résistance locale est tragiquement trahie. À la suite d’une attaque menée par les maquisards contre des soldats allemands, Julien Lehouck et plusieurs résistants sont dénoncés. Une cinquantaine de soldats allemands encerclent alors le château.
"Julien tente de s’échapper en sautant un mur, mais il est repéré par un soldat allemand et blessé par balle," raconte Tommy Delloge.
Capturé, il est transféré à la prison de Breendonk, où il subit un sort terrible : pendu par les pieds après avoir assisté à l’exécution de ses camarades. "Jusqu’au bout, il est resté fidèle à la Résistance, refusant de livrer le moindre secret," conclut l’historien.
Un pavé pour ne jamais oublier
Le pavé en mémoire de Julien Lehouck s’ajoute aux plus de 70 000 pavés commémoratifs posés par l’artiste Gunther Demnig à travers le monde. Ces pavés, inscrits dans le projet Stolpersteine, rendent hommage à toutes les victimes du Troisième Reich, qu’elles soient résistants, déportés, ou persécutées.
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