Le plan stratégique transversal et les modifications budgétaires. Ce sont les deux points qui ont monopolisé les débats ce matin au conseil provincial de Namur. L'occasion d'observer des analyses bien différentes entre majorité et minorité.
Comme pour les communes, la Province n'y échappe pas. Elle doit rédiger un PST. Entendez un plan stratégique transversal. Il s'agit d'un document stratégique destiné à mieux programmer ses actions et sa politique en s’appuyant sur la planification et l’évaluation. Pour faire simple, c'est un outil de gouvernance et de transparence de l'action publique.
Ce PST provincial 2025-2030 figure dans un document de 51 pages. Parmi les projets, il y a par exemple la création d'un service spécifiquement dédié à la sécurité civile; l'élaboration d'un projet global de rénovation du campus provincial; réaliser une étude sur l'attractivité du Domaine de Chevetogne; intégrer l'ia dans les métiers provinciaux, ... Impossible ici d'être exhaustif.
Un PST à plusieurs lectures
Ce document n'est pas vu de la même manière selon qu'on siège dans l'opposition ou selon qu'on siège dans la majorité. Dans la minorité, les socialistes y voient un catalogue de bonnes intentions. Pour le PS, il aurait fallu une feuille de route plus détaillée.
Une feuille de route détaillée ? "Attention à ne pas rentrer dans les détails" estime la majorité. Pour François Bellot (MR), " si un PST est détaillé, très vite, il risque d'être dépassé!". Un argument que partage le président du collège provincial, Etienne Bertrand (Les Engagés) :
"C'est du vide emballé" scandent les écolos sur les bancs de l'opposition. Pour les verts, le PST manque de concret. Les écologistes ironisent en ajoutant "il va falloir attendre la fin de la législature pour voir du concret !" Bénédicte Rochet :
Provisionner ou investir ?
Deuxième gros point du conseil provincial : les modifications budgétaires. La Province pense-t-elle à trop mettre de côté ? Clairement oui, pour la minorité. Les Verts estiment "qu'avec un bas de laine de 40 à 50 millions, la majorité pourrait investir davantage dans les centres culturels dont les dotations ne seront plus indexées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. À propos du FIFF, nous sommes tristes de l'édition rikiki qui faisait peine à voir. La Province doit soutenir ce festival".
Même message pour les socialistes pour qui "la Province devrait venir en aide aux ALE au vu des économies décidées dans ce secteur par la Fédération Wallonie-Bruxelles!"
Benjamine de l'assemblée, l'élue PTB, Eline Bouillon, souligne un paradoxe : "Quand on dit que la situation budgétaire est difficile, on dit qu'il ne faut pas investir. Mais quand la situation budgétaire est bonne, on dit qu'il faut garder l'argent au cas où cela irait mal! Quand investir alors ?
Ici, vu le bas de laine de la Province, nous avons les moyens de le faire !"
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